ela en serait presque rassurant, la France n'a pas le monopole des paradoxes entre culture vinicole et législation répressive. Ayant classé le vin comme boisson nationale en 2012, l’Argentine voit en effet l’un de ses députés de province, Mauricio Gómez Bull, du Front de la Victoire (formation politique du gouvernement de Cristina Fernández de Kirchner), proposer une hausse de 1 % des taxes sur les boissons alcoolisées, tabacs, aliments gras et sucrés afin d’augmenter les subventions aux activités sportives universitaires.
L’avant-projet du député de la province de Santa Cruz (au Sud, non-viticole, de l’Argentine) a fait bondir les représentants de la filière, ainsi que leurs parlementaires. Cité par Diaro Uno, le sénateur Armando Camerucci (de la province viticole de Mendoza et du parti d’opposition Union Civique Radicale) en appelle « à tous les moyens nécessaires pour empêcher l’entrée en vigueur de cette nouvelle taxe sur le vin », s’inquiétant de la faiblesse de Mendoza sur le dossier. Il souligne au passage que « la consommation de tabac est mauvaise pour la santé, qu’importe la quantité, alors que la consommation responsable de vin ne l’est pas ».
Cette ligne de défense est également tenue par Juan Carlos Pina, le directeur de l’association professionnelle Bodegas de Argentina. Craignant que l’initiative ne se transforme en loi, il rappelle les initiatives de la filière argentine pour la consommation responsable : « prendre deux verres de vin est bon pour la santé, je ne peux pas en dire autant pour deux cigarillos… » Bodegas de Argentina chiffreraient à 150 millions de pesos argentins le préjudice annuel pour la seule région de Mendoza (soit 15 millions d’euros). Une note salée d’autant plus difficile à avaler pour la filière que l’Argentine peine à se tirer d’une crise viticole, portée par l’inflation et la hausse du coût de la main d’oeuvre.
Selon Diario de Cuyo, le gouverneur de San Juan (et membre du Parti Justicialiste, de la coalition gouvernementale), José Luis Gioja, propose de réunir toutes les provinces viticoles afin de trouver un moyen de financement des activités sportives qui n’affecteraient par les économies
[Photo : Mauricio Gómez Bull, Honorable Camara de Diputados de la Nacion]