remier groupe mondial des boissons alcoolisées, le britannique Diageo chercherait à se séparer de son pôle vin (marques Blossom Hill, Chalone, Justerini & Brooks, Sterling Vineyards...). C'est du moins ce que rapporte la chaîne Sky News, qui fait état d'un sérieux examen des dossiers de reprise. Propositions d'autant plus étudiées que le directeur général du groupe, Ivan Menezes, serait mis sous une pression proportionnelle au déclin de ses ventes par ses actionnaires. Sur l'année 2014, les ventes de Diageo se sont en effet tassées en volume (-2 %) et en valeur (-9 %). A la Bourse de Londres, le cours de l'action Diageo est chaotique depuis le début de l'année. Il n'a cessé de chuter sur le mois d'avril, mais vient de rebondir avec cette rumeur de cession.
D'après les données publiées par le groupe, l'activité vins ne représenterait que 4 % de son chiffre d'affaires (contre 22 % pour la bière). Il est vrai que dans son porte-feuille de marques, les plus connues restent les bières (Guinness, Kilkenny...) et spiritueux (liqueur Baileys, rhum Captain Morgan, vodkas Smirnoff, whiskies Johnnie Walker, JεB...). Pour l'instant, le groupe n'a pas commenté la rumeur. Ce ne serait pas la première fois que Diageo se séparerait de l'une de ses filiales pour se concentrer sur celles dégageant le plus de profits. Le groupe anglais avait ainsi décidé au début des années 2000 de se séparer de ses activités alimentaires (la chaîne de fastfood Burger King, le géant de l'agroalimentaire Pillsbury...).
Créé en 1997 avec la fusion de Grand Metropolitan Public Limited Company et de Guinness PLC, le groupe Diageo avait absorbé en 2000 une grande partie de l'activité vin et spiritueux du groupe canadien Seagram, ce qui l'avait hissé à la place de n°1 (devant Pernod Ricard). L'avenir de son activité de distribution de vins serait encore plus sujet à caution, la société Moët Hennessy Diageo étant partagée avec LVMH.
[Photo d'Ivan Menezes : Diageo]