ans quelques jours, un conseil informel des ministres de la Santé de l'Union Européenne devrait se pencher sur un rapport publié en décembre 2014. Rédigé par un Comité d'experts européens, ce document prône une évolution de la politique de santé européenne en matière d'alcool, considérant qu'elle a été définie il y a dix ans et que, désormais, le contexte a changé. Le rapport émet plusieurs propositions.
1 Agir à travers l'Organisation commune des marchés.
Le rapport n'y va pas par quatre chemins et prône la baisse des aides à la production des vins et spiritueux et leur réorientation vers la production de vins de qualité. Cette idée ne va pas vraiment dans le sens du développement des vins sans IG perçus comme une solution pour conforter la compétitivité de la filière. Mais ce risque d'entrave au développement de cette catégorie ne semble pas avoir effleuré les experts qui écrivent : cette politique permettra « de réduire la consommation dangereuse d'alcool et, dans le même temps, de développer la compétitivité des producteurs sur les marchés européens et internationaux ».
2 Taxer et créer un prix minimum
Le rapport souligne l'intérêt de mettre en œuvre des taxations sur les alcools. Il conseille de coordonner les différentes politiques (notamment agricole) pour qu'elles n'entravent pas l'efficacité des taxes en matière de baisse de la consommation (en baissant les prix des produits). Le rapport considère également que la mise en place d'un prix minimum par unité d'alcool a « un impact important sur les personnes qui consomment de l'alcool en grande quantité ».
3 Coordonner les actions pour agir sur la consommation transfrontalière
Les experts semblent se soucier particulièrement de la consommation transfrontalière qui inhibe les politiques mises en place par un Etat en donnant un accès facilité aux vins et spiritueux à moindre frais pour ses ressortissants. Les experts souhaiteraient mettre en place une politique coordonnée au niveau européen pour limiter cet effet de consommation transfrontalière, qui touche particulièrement les jeunes.
4 Calories et ingrédients sur les étiquettes
Rendre obligatoire l'étiquetage des calories et des ingrédients sur les alcools est une proposition qui est déjà dans les tuyaux depuis quelques années. Le rapport reprend cette idée et précise qu'elle peut avoir un intérêt en matière de publicité sur Internet, un support où « davantage de transparence et un débat bien éclairé et informé est nécessaire face au développement très rapide » du web-marketing.