vec les "boissons à base de vins", existe-t-il une volonté délibérée de tromber le consommateur britannique ? C'est le débat qui agite la Grande-Bretagne depuis que, Wotwine* a dénoncé la confusion, en supermarché, entre vin et « boissons à base de vins », dans sa dernière newsletter, intitulée « Quand un vin n'est-il plus du vin ? », Ces boissons sont conditionnées et présentées comme du vin dans les linéaires. La mention légale « wine-based drink » est très peu lisible, en tout petit sur la contre-étiquette.
Ces boissons doivent être composées d'un minimum de 75 % de vin et de 25 % d' « autre chose » (eau et sucre le plus souvent, mais sans garantie). S'il est difficile d'évaluer leur part de marché, elles sont particulièrement représentées dans les sélections de vin en promotion (étiqueté à 6,25 £ et vendus à moins de 5 £ en destockage).
Au Royaume-Uni, la presse (le Daily Mail, le Times, the Drinks Business, la BBC...) s'est emparée du sujet avec des titres qui font état d'une volonté délibérée des enseignes de tromper le consommateur. Ces articles rencontrent d'autant plus d'écho auprès du public anglais que ce dernier est très sensible aux questions de sécurité alimentaire, depuis l'affaire de la vache folle. Plus récemment, cette sensibilité a été ravivée par l'affaire des lasagnes à la viande de cheval, qui avait déjà mis à mal la réputation des produits vendus en grande distribution.
« Notre inquiétude, faute d'un effort supplémentaire sur la clarté de l'étiquetage, est que le consommateur, mal informé, confonde ces boissons diluées et infectes avec le vrai vin et s'en détourne », résume Christopher Burr MW.
Le producteur australien des boissons concernées, Australian Vintages, s'est défendu de volonté de tromperie, mais le buzz a gagné la Nouvelle-Zélande où des voix s'élèvent pour réclamer un étiquetage sans équivoque mentionnant « REAL WINE », afin que « le scandale des boissons à base de vin ne nuise pas à notre production ».
* Lancée en septembre 2014, l'application Wotwine, le « Sommelier du Supermarché » au Royaume-Uni permet au consommateur de connaître le rapport qualité-prix d'un vin en flashant son code-barre. Wotwine compte 20 000 utilisateurs, en progression avec 1700 nouveaux téléchargements par mois.
Plus de 4000 vins vendus en grande distribution sont notés par un groupe d'experts, emmené par Christopher Burr MW, ancien directeur de la branche vin de Christie's.
Crédit photo : Anne Serres