ace à la lettre ouverte, et musclée, du Syndicat des Vignerons Bio d'Aquitaine sur les cours du vrac, le courtier Fabien Colette tempère : « on ne peut pas accuser précisément tel ou tel acheteur, il y a un ensemble de paramètres qui expliquent cette situation ». A commencer par un marché à la peine : le courtier de Mouliets-et-Villemartin souligne que le ralentissement global des ventes de Bordeaux fait tourner l'ensemble de la campagne girondine au ralenti. Ce contexte délicat est accentué pour les bios par un attentisme national de la grande distribution, face au « décalage entre l'offre et la demande réelle. Les volumes produits certifiés bio ont fortement progressé (à Bordeaux, mais aussi en Languedoc et en Côtes du Rhône), et beaucoup trop rapidement. Les débouchés du bio n'ont pas suivi, cela reste un marché de spécialistes malgré tout » estime Fabien Colette.
Jugeant que les vins bio pêchent par leur structuration commerciale, il confirme que c'est le marché qui a actuellement le dernier mot. Ce qui n'empêche pas le courtier d'être optimiste : « la seule solution pour les prix, c'est l'activité commerciale. Il faut la fluidifier, sans à coup à la baisse comme la hausse. » Ne réduisant pas la campagne à des vins bio s'échangeant à 1 300 € le tonneau, Fabien Colette précise que des cas particuliers réussissent à maintenir leurs cours (« haute qualité, suivi et partenariats.. »), sans oublier les niches épargnées comme les vins blancs et rosés.
[Photo de Fabien Colette : DR]