llant de paire avec les travaux de taille, les comités de dégustation et d'assemblage de base émaillent cette fin d'hiver champenois, avec comme question récurrente : millésimera, millésimera pas en 2014 ? Il est encore trop tôt pour en juger estime Benoît Gouez, le chef de caves de la maison Moët & Chandon (groupe LVMH, Epernay). Ayant sélectionné des lots de vins clair, il se réserve la possibilité d'assembler un millésimé selon leur evolution (alors qu'est à peine commercialisée la cuvée 2006). La production d'un millésimé était au contraire une évidence pour la chef de caves de la maison Duval-Leroy (maison familiale exploitant 200 hectares à Vertus). Et ce « dès la vendange » explique Sandrine Logette-Jardin, « nous savions que ces beaux raisins permettraient de faire des vins de garde avec de la tension, tout en franchise et en précision ». Un communiqué annonce déjà deux cuvées 2014 (Femme de Champagne en blanc et rosé), alors que l'élevage ne doit s'achever qu'en juillet prochain. Même certitude chez les maisons Piper-Heidsieck (groupe Rémy-Cointreau, Reims) et Lanson (groupe Lanson Boizel Chanoine Champagne, Reims) rapporte l'Union.
Très affectée par la crise, les volumes de champagnes millésimés commercialisés ont plongé en 2009 à moins de 5 millions de cols (contre plus de 8,5 millions auparavant). Ils stagnent depuis aux alentours de 7 millions de cols, tandis que le chiffre d'affaires est revenu à des niveau élevés après le plancher de 2009 (186 millions €). Les dernières données du Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne témoignent de cette forte valorisation des cuvées millésimées : 7,3 millions de cols ont été exportés en 2013, pour un chiffre d'affaires de 331,2 millions d'euros (respectivement -5 et -3 % par rapport à 2012). Représentant 5,3 % des volumes et 14,7 % de la valeur des champagnes exportés, affichent prix moyen de 45,35 euros/bouteille (contre 14,74 €/bouteille pour les non-millésimés).
[Illustration : Comité de dégustation de la maison Duval Leroy]