Les exportations de vins anglais et gallois vont dépasser la barrière des 100 000 £ cette année » s'est félicitée la parlementaire britannique Elizabeth Truss, ce 7 janvier, lors d'une conférence agricole à Oxford. « Avec deux tiers de vins effervescents produits, nos opérateurs gagnent à leur propre jeu les Australiens, Français et Italiens. […] Et pour la plus grande jalousie de la France, nous produisons des vins effervescents multi-récompensés » a ajouté la secrétaire d'Etat à l'Alimentation dans son discours matinal (cliquer ici pour le lire). Particulièrement optimiste pour l'avenir agricole du Royaume-Uni (qui a exporté l'équivalent d'un million de pintes de bières l'an dernier, un record), elle a affirmé « qu'aucune ambition n'était trop élevée », souhaitant donner le leadership mondial aux produits anglais. Si le Royaume-Uni a détrôné la France en devenant la cinquième puissance économique mondiale en 2014, ses vins ne semblent cependant pas prêts de battre les performances hexagonales. Ne serait-ce que parce que le vignoble anglais reste très réduit (470 exploitations pour 1 900 hectares d'après les Producteurs Anglais de Vin), tout comme ses marchés cibles (12 pays consommateurs de vins anglais).
Et si Elizabeth Truss avait participé à la bataille de Fontenoy, nul doute qu'elle n'aurait pas attendu d'invitation pour tirer la première sur les Français. Lors de son discours la secrétaire d'Etat aux affaires agricoles a repris des éléments de la lettre qu'elle a envoyé en décembre à Laurent Fabius, le ministre français des affaires étrangères : « la France s'inquiète que la nourriture anglo-saxonne puisse menacer son propre statut culinaire et se prépare une campagne de promotion mondiale. Les Français ont absolument raison de s'inquiéter ! J'ai confiance : nous pouvons prendre tous les arrivants. »
[Photo : Elizabeth Truss ce 7 janvier à Oxford ; ]