Depuis 2006, la stratégie européenne en matière d'alcool et de santé publique est de soutenir les efforts des Etats Membres pour réduire la consommation d'alcool. A aujourd'hui, il n'y a rien qui est changé sur cette stratégie » affirme José Ramon Fernandez, secrétaire général du Comité européen des entreprises Vins (CEEV). La stratégie s'articule ainsi autour de cinq thèmes : la protection des mineurs, la baisse des accidents de la route, la prévention des dommages de l'alcool (et notamment des actions sur la consommation d'alcool au travail), l'information et l'éducation, le développement d'une base de données européenne sur les modes de consommation. « Ce qui est intéressant est que cette stratégie invite tous les partenaires à travailler ensemble pour assumer des actions communes » souligne José Ramon Fernandez. La filière vitivinicole européenne a ainsi pu créer le célèbre programme Wine in Moderation dès 2007, qui met à la disposition de tous des actions que chacun peut ensuite développer.
La stratégie européenne a été évaluée par un groupe d'experts en 2012 pour aboutir en septembre 2014 à un plan d'action rédigé par le CNAPA (Comittee on National Alcohol policy and action). Ce dernier vise à lutter contre les phénomènes de sur-alcoolisation (ou binge drincking), l'exposition des jeunes à l'alcool (et notamment de limiter l'accès des jeunes aux actions marketing et publicitaires en relation avec l'alcool) et des femmes enceintes. Il s'agit donc avant tout de mettre en place des actions ciblées sur des problèmes bien identifiées. « L'objectif n'est pas de s'attaquer à l'ensemble de la consommation » souligne José Ramon Fernandez. Et pour l'instant, la nouvelle Commission n'a pas donné de signes laissant croire à un changement de politique. « Sa politique n'a pas encore été réellement précisée. Des choix seront peut-être pris, mais, pour l'instant, la politique européenne reste ce plant d'action présenté en septembre 2014 ».
La seule problématique pourrait venir de l'étiquetage des vins et boissons alcoolisées. La Commission européenne prépare en effet un rapport sur l'opportunité ou non d'étendre l'obligation d'indiquer des informations nutritionnelles et des ingrédients pour les boissons alcoolisées qui en sont exemptées. Calories et messages sanitaires pourraient être imposés.