“Tout comme un sportif, il est bon de s’échauffer avant de commencer sa journée de taille”, souligne le Dr. Bernard. (© Viti-net)
Chaque campagne de taille, des vignerons et des salariés viticoles sont frappés par ce que les médecins appellent des troubles musculo-squelettiques (TMS), des affections engendrées par un travail répétitif sur de longues durées. L’un des TMS les plus fréquents est le syndrome du canal carpien, au niveau du poignet. Mais les tendinites, les épaules endolories, les douleurs dorsales relèvent aussi de ces troubles qui peuvent devenir chroniques au point de rendre très pénible le travail de la vigne et d’entraîner des arrêts de travail.
Afin d’améliorer encore la prévention des TMS, la MSA a lancé en 2006 une vaste enquête par questionnaire anonyme auprès de 17 000 salariés viticoles et exploitants tirées au sort dans les différents vignobles. L’enquête par questionnaire a enregistré un fort taux de retour, indique la MSA : près de 25% des salariés viticoles visés et 21% des non salariés ont répondu. “Le taux de douleurs déclaré est très élevé, indique le Dr. Christophe Bernard, médecin conseiller technique national à la caisse centrale de la MSA en charge des risques physiques dont les TMS. On observe bien sûr des différences selon le sexe, l’âge, la masse corporelle. Mais près de neuf personnes sur dix déclarent avoir mal, surtout au dos et au poignet. Et parmi ces personnes, les deux-tiers ont consulté un médecin pour ce problème”.
Des risques augmentés avec le sécateur non assisté“Beaucoup de personnes utilisent les deux types de sécateurs, manuel et assisté, en fonction des périodes, poursuit le Dr. Bernard. L’usage du sécateur manuel apparaît comme un facteur légèrement aggravant en terme de risques. Mais la monotonie, la répétitivité de la tâche ont un rôle très important dans la développement de TMS”. La MSA incite les exploitants à planifier et à prévoir pendant la taille d’autres travaux, l’alternance de tâches et de postures différentes diminuant le risque de TMS. “Prendre quelques minutes pour aiguiser son sécateur permet déjà de changer d’activité et de position, même si c’est pas une vraie pause”, note le médecin conseiller technique national.
Un bon affûtage et entretien du matériel, des pauses régulières, une bonne alimentation et hydratation, un habillage adéquat contre le froid et l’humidité sont préconisés pour réduire les risques de douleurs, tout comme la préparation des muscles. “Tout comme un sportif, il est bon de s’échauffer avant de commencer sa journée de taille”, souligne le Dr. Bernard.