"Pour les professionnels du secteur, il est naturel de s'associer à une démarche de santé publique", a expliqué à l'AFP Didier Chenet, président du Synhorcat, le deuxième syndicat patronal de la restauration en France. "Mais il ne faut pas se tromper de cible: nous ne délivrons que 15% de l'alcool, vin compris, qui est vendu. Le reste l'est par d'autres circuits de distribution, y compris les supérettes des stations-service", a-t-il ajouté.
Vers une interdiction totale de la vente d'alcool aux mineursAndré Daguin, le président de l'Umih, principale organisation patronale de l'hôtellerie-restauration, s'est félicité pour sa part que "pour la première fois, un ministre ait compris que l'alcool ne se vendait pas seulement dans les bistrots". "Au bistrot, vous êtes chez quelqu'un de responsable, qui doit s'assurer de votre santé et d'une certaine discipline citoyenne, a-t-il insisté, avant d'ajouter que "pour toutes ces raisons, ces mesures ne nous font pas peur". Il a rappelé que les cafetiers s'étaient eux-mêmes "infligé une contrainte, le permis d'exploitation de licence", dont l'obtention nécessite trois jours de formation.
M. Chenet s'est toutefois élevé contre le projet de la ministre d'interdire également les "open-bars", que Roselyne Bachelot a défini comme la "possibilité de boire autant que l'on veut pour un prix forfaitaire. "Ce n'est pas une incitation à l'alcoolisme", a-t-il justifié. "Un professionnel n'a pas pour activité de servir quelqu'un qui est dans un état d'ébriété, qui perturbera le service et la clientèle", a-t-il martelé. La ministre de la Santé a déclaré au Journal du Dimanche qu'elle préparait pour 2009 "l'interdiction totale de la vente d'alcool aux mineurs".