
Les vignes doivent être en bon état, bien installées avec un bourrelet de greffe bien dégagé du sol, pour éviter d'abimer les pieds (© Grégoire)
Le principal avantage de l’épamprage mécanique par rapport à l’épamprage chimique est le fait de supprimer l’utilisation d’herbicides. A cela deux intérêts majeurs, rappelés par Christophe Gaviglio de l’Ifvv (Institut français de la vigne et du vin) Midi-Pyrénées qui a mené des tests sur les épampreuses mécaniques : environnemental d’abord, sanitaire ensuite, puisqu’on « évite toute phytotoxicité sur les jeunes feuilles par les embruns de produits ».
Guillaume Maillet, du Château de la Chardavoine (Gironde) qui utilise une machine à cocons Tordable, en ajoute même un troisième, le côté « esthétique ». Pour lui, « l’épamprage chimique laisse des bois sec en place qui ne sont vraiment pas jolis ».
« L’état de la vigne joue pour beaucoup »Ce viticulteur est satisfait de la qualité du travail, bien que ce ne soit « pas exactement comme à la main ». Stéphane Brouchican, chef de culture du vignoble Chaigne (33) a, quant à lui, choisi une machine à lanières sur axe vertical. Il dresse le même constat vis-à-vis de la qualité de l’épamprage et se satisfait de la vitesse de travail (4km/h) « qui s’est bien améliorée depuis les premières machines ».
Une bonne période d’intervention est primordiale si l’on ne veut faire qu’un seul passage: « ni trop tôt, sinon il faut faire un deuxième passage, ni trop tard, sinon les pampres sont durcies et tombent moins bien » fait savoir Guillaume Maillet. Le stade E-F entre débourrement et floraison semble être l’optimal. De plus, « L’état de la vigne joue pour beaucoup » précise Stéphane Brouchican « il faut des vignes bien installées avec un bourrelet de greffe bien dégagé du sol, d’au moins 5 centimètres ». Sur ces vignes, ces deux vignerons n'ont en effet pas noté de problèmes d'endomagement des pieds.
Plus rentable que l'épamprage chimiqueSi une machine mécanique est plus chère à l’achat qu’un tunnel chimique (de 4.000 à 13.000 € pour une épampreuse mécanique contre environ 2 à 4.000 € pour une machine chimique), les coûts de fonctionnements sont inférieurs grâce à l’absence d’intrants phytosanitaires. Seules les pièces d’usures (lanières ou cocons) sont à changer. Mais cela ne gêne pas trop Guillaume Maillet : « on ne les change qu’une fois la saison terminée », après une surface travaillée de 40 Ha. L’épamprage mécanique s’avère donc moins coûteux à long terme que l’épamprage chimique, et l’investissement peut être rattrapé entre 3 et 5 ans.
Christophe Gaviglio a réalisé un calcul comparatif du coût à l’hectare entre une épampreuse mécanique d’une valeur de 5.000 € et une épampreuse chimique d’un montant de 3.000 €. Malgré un temps de travail supérieur, 2h/Ha pour la première contre 1h30/Ha pour la seconde, il en ressort un coût inférieur de 18 €/ha en faveur de l’épamprage mécanique (130€/Ha contre 148€/Ha) grâce à l’économie faite sur les produits phytosanitaires, d’où une « rentabilité rapidement atteinte pour des vignobles à partir d’une surface de 10 – 15 Ha » estime Christophe Gaviglio.
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Article réalisé dans le cadre d'un partenariat entre Terre-net média (Viti-net, Terre-net, Web-agri, Terre-net occasions) et l'Ecole supérieure d'agriculture d'Angers (Esa). Pour en savoir plus sur les formations viticulture-oenologie de cette école, cliquez ICI.