
Après la Champagne en 2003, Bordeaux disposera de son bilan carbone à la fin de l’année 2008. (© DR)
« La filière ne peut rester à l’écart d’un mouvement qui aura une résonance internationale », c’est ainsi qu’Alain Vironneau, Président du Civb introduit le lancement du bilan carbone de la filière. Pour réaliser ce bilan, le Civb a mis en place un comité de pilotage composé de représentants de l’ensemble de la filière. Son objectif est de récolter les données nécessaires auprès des différents acteurs, de la production à la commercialisation. Jean-Marc Jancovici, expert en changement climatique et auteur de la méthode du bilan carbone, procèdera ensuite à la mesure de l’émission de CO² de la filière.
Le bilan carbone consiste à diagnostiquer les grands postes d’émission de gaz à effet de serre pour pouvoir agir. L’objectif est de « se rendre compte de la dépendance de notre système à une énergie » explique JM Jancovici; « Le stock d’hydrocarbures est un stock fini : sa consommation passera par un pic, puis diminuera ; ce pic devrait se avoir lier entre 2010 et 2030 ». Si la croissance de la filière doit s’appuyer sur une augmentation de consommation d’énergie, l’impasse sera inévitable.
Parallèlement à ce problème de ressource, les réflexions sur le changement climatique entraînent des décisions politiques. La diminution des gaz à effet de serre est ainsi devenue une priorité pour la France et l’Europe. La filière ne peut ignorer son impact environnemental ni les contraintes qui lui seront imposées. Le bilan carbone permettra aux professionnels d’envisager des améliorations.
Le bilan carbone représente ainsi un outil stratégique pour la réflexion sur l’avenir de la filière. « Le bien fondé de cette démarche n’est pas discutable » conclut A. Vironneau.
Le bilan carbone
Le bilan carbone consiste à évaluer pour chaque étape (production, transport, etc.) la quantité de carbone émise. La méthode s’appuie pour cela sur le référentiel de l’Ademe (Association de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Ces mesures permettent de lister les postes significatifs dont dépend la filière. Les postes les plus émetteurs, et donc les plus sensibles à un surcoût des hydrocarbures et/ou à une restriction forte des émissions, seront ainsi identifiés.
Le bilan carbone est un outil de management environnemental et de communication. Il permet surtout une analyse stratégique : la filière pourra se demander « comment rendre l’activité plus robuste face une contrainte extérieure non négociable » explique JMJancovici.
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