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L
e vin n’accompagne désormais plus qu’un repas sur quatre, selon une étude de Viniflhor et de l’université de Montpellier, alors qu’en 1980, le vin, avec l’eau, était associé à la moitié des repas.
Au restaurant comme au foyer, les français ont délaissé le vin au profit de la bouteille d'eau minérale et des sodas, jus de fruits, etc (© D.R.) L’eau minérale en bouteille constitue indéniablement une belle réussite marketing. En deux décennies, elle est parvenue à se hisser parmi les boissons les plus consommées par les Français. En restauration, elle est commandée par nombre de consommateurs en lieu et place du vin, vu comme une boisson chère et risquée au regard des contrôles d’alcoolémie. Et dans les foyers, au quotidien, l’eau en bouteille trône désormais sur la table de beaucoup de Français. En 2005, selon les derniers résultats de l’étude consommation menée tous les cinq ans par Viniflhor et des chercheurs, l’eau en bouteille est bue par 52% des consommateurs lors des repas. En 1980, ce taux était de 24%, contre 47% pour l’eau du robinet et... 50% pour le vin.
« Il y a 25 ans, la moitié des repas était accompagné d’eau du robinet et de vin. En 2005, plus de la moitié des repas est accompagné d’eau en bouteille alors que le vin n’est bu qu’à un repas sur quatre (27%) », indique Viniflhor, qui a réalisé cette étude en 2005 auprès de plus de 4 000 personnes avec l’université de Montpellier 2. En 2005, note l’office, les eaux en bouteille passent en tête des boissons les mieux diffusées dans la population française avec 84% des consommateurs. Et ceci aux détriment des vins tranquilles et des vins effervescents : le poids des non-consommateurs passe de 30% à 35% pour les vins tranquilles, de 31% à 39% pour les vins effervescents.
Entre 1990 et 2005, les « abstinents à toute boisson alcoolisée » ont vu leur nombre progresser de 11% de la population à 16,2%. La proportion de Français consommant au moins occasionnellement une boisson alcoolisée a elle reculé de 89% à 84%. La part des consommateurs réguliers de boissons alcoolisées est elle aussi en baisse (19% en 2005 contre 28% en 1990). Le vin est la boisson régulière de ceux de ce groupe qui ont plus de 35 ans.
L’essor des boissons rafraîchissantes sans alcool
“Victimes” du développement de l’eau en bouteille, le vin et les autres boissons alcoolisées pâtissent également de la progression d’un autre type de produits, les boissons rafraîchissantes sans alcool, les BRSA dans le jargon des spécialistes. Sodas, jus de fruits, colas, sirops ont eux aussi conquis la table quotidienne des Français. « Cette conquête, qui n’est pas sans incidence sur la formation du palais, se poursuit en 2005 », note Viniflhor. En 2005, ce type de boissons est bu lors des repas par 14% des consommateurs interrogés, contre 5% en 1980.
Les moins de 25 ans sont plus nombreux à déclarer leur intérêt pour les boissons rafraîchissantes sans alcool, notamment lors d’une invitation à un repas chez des amis. Chez les personnes de plus de 25 ans, il semble cependant que le vin conserve son attrait pour les repas à domicile avec invités, chez soi ou chez des amis. 27% des volumes de vins consommés à table le sont lors de ces « repas améliorés », selon l’expression de Viniflhor et de l’université de Montpellier, partagés avec des invités ou en famille. Mais le premier contexte de consommation du vin reste les repas “ordinaires” à la maison (46% des volumes) : les auteurs de l’étude invitent la filière à ne pas délaisser en terme de marketing les vins adaptés à cette consommation décontractée et sans formalisme, où l’on recherche avant tout des vins faciles à choisir et à boire.
