B
ien que les Français veillent à un équilibre alimentaire et qu’ils soient même à la recherche de nourriture de plus en plus saine, la boisson «vin desalcoolisé» de faible teneur en sucre et calories reste largement inconnue pour la majorité de la population.Le vin en faible teneur en alcool est capable de diminuer de 45 ℅1 les dommages de l’Adn qui peuvent provoquer le cancer comparativement à du vin classique. Un autre atout est qu’il conserve toutes les bienfaits sur le système cardio-vasculaire tout en contenant 4 à 8 fois moins de calories que le vin traditionnel. Le degré final (0,1 à 0,25 %) est obtenu par l’ajout de moût de raisin avant l’embouteillage. Cet ajout est nécessaire puisque l’alcool est un porteur de saveur important. Selon des recherches scientifiques2 , ce résidu d’alcool, tellement faible, ne constitue aucun risque pour la santé humaine. Il correspond environ à la teneur de certains jus de fruits et est même plus bas que dans certains produits de boulangeries.
Le vin desalcoolisé, un vin sans goût?
«Ce n’est pas bon du tout !» dit Jean Pierre Maussion, chef de l’Auberge d’Eventard et il craint que ses invités le refusent comme la bière sans alcool. Pour le moment, Nicolas Sinoquet, directeur marketing de l’Uccoar3, décrit la situation quant à la popularité du vin désalcoolisé de la manière suivante: «Les gens qui en ont besoin, le savent.» Ces gens étant au courant de son existence peuvent être des diabétiques, des sportifs grâce à la teneur basse en sucre ou bien des femmes enceintes, des alcooliques repentis ou mêmes des musulmans. Toutes les boissons ayant moins de 0,5 % d’alcool sont déclarées comme sans alcool. «La popularité manquante résulte probablement du fait que la publicité consiste à présent avant tout du bouche à oreille», suppose Bruno Marret, grossiste de la société alsacienne Signatures de Prestige et innovateur de la marque La Côte de Vincent. Même s’il y avait déjà quelques articles dans des revues professionnelles ou des journaux comme Le Monde ou le Figaro, il reste inconnu. «Savez-vous qu’il y a du vin desalcoolisé?» beaucoup de personnes de tous les âges et métiers (soit étudiants, cavistes, ou propriétaires d’hôtels) sont très surpris même choqués par cette question. Ils ne connaissent pas l’existence du produit. En dépit de ces obstacles, Bruno Marret, croit à sa mission de créer et vendre du vin desalcoolisé «dans le but de trouver des réponses à des demandes précises.» Les qualités désirées de ce vin désalcoolisé (selon une enquête réalisée parmi des étudiants français et allemands) sont surtout le même goût que le vin «normal» et les mêmes effets positifs sur la santé. En outre, un aspect important pour eux est d’être capables de conduire après avoir consommé du vin.
C'est au marketing de prendre le relais

Peu de gens savent que le vin désalcoolisé existe (question posée : savez-vous si il existe du vin désalcoolisé ?) (© DR)
Brevetée en 1908 par C. Jung, la technique de la désalcoolisation a été améliorée constamment. Les systèmes de désalcoolisation par simple distillation, osmose inverse et dialyse n’ont pas pu s’imposer. Actuellement, le vin classique est desalcoolisé sous vide et à basses températures pour garder les arômes et saveurs. A la fin du procédé, on ajoute les arômes extraits aux vins pour l’enrichir avec ses propres saveurs. Les micro-organismes se développant plus facilement dans les vins désalcoolisés, l’hygiène joue donc un rôle important. Ces dernières opérations demandent des connaissances techniques spécifiques et une main-d’œuvre supplémentaire ce qui augmente le coût de fabrication. « Il n’est pas recommandé pour un seul vigneron d’en produire à cause de la technique très spécialisée et des coûts élevés» dit Nicolas Sinoquet.

Le vin désalcoolisé aurait sa place à table (Question posée : Offrireriez-vous du vin désalcoolisé à vos invités?) (© DR)
Si le vin desalcoolisé était mieux connu, il serait probablement offert aux invités en plus du vin classique afin de satisfaire une partie des convives comme les non buveurs, les femmes enceintes et les enfants. Cependant, la réponse «non» à cette question a souvent été justifié avec la mention: «offrir du vin sans alcool signifie ne pas respecter mes invités».
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`1` Source : http://new.reseau-concept.net, www.oiv.int `2` Source : article de la Euresis GmbH & Co. KG, Aachen, Allemagne `3` Uccoar: union des caves coopératives de l’Ouest audois et du Razès, distributeur du vin desalcoolisé sous la marque «Bonne Nouvelle» `4`Source: enquête réalisée par l'auteur auprès de 44 étudiants français et 21 étudiants allemands (*) Pour plus d'informations sur l'Esa Angers, cliquez ici