InterIgp, la fédération des interprofessions de vins à Igp, a récemment commandité une étude* afin de mieux appréhender la notoriété et la connaissance de la dénomination "Indication géographique protégée" des vins, auprès des consommateurs français. Cette catégorie de vin a été lancée en 2009 suite à la réforme européenne du secteur viticole et les vins appartenant à ce segment proviennent en grande majorité des "ex" vins de pays.
Quatre ans après leur lancement, il ressort que trois consommateurs français sur quatre (74 %) indiquent ne jamais avoir entendu parler d’Igp … Seulement 9 % d’entre eux font spontanément le lien avec le vin alors même que l’échantillon est constitué de consommateurs de vin.
« Ces chiffres confirment notamment que le consommateur français reste un néophyte sur le segment du vin. Une incertitude vis-à-vis de la connaissance du vin qui l’amène bien souvent à se raccrocher à des notions qui lui sont familières, le nom des régions et les cépages notamment », commente InterIgp.
Les personnes enquêtées ont ensuite été interrogées sur leur perception de la notion d’Igp. A une très large majorité (78 %), les consommateurs estiment qu’un vin Igp évoque « une promesse de qualité » ou un vignoble renommé avec une garantie d’une origine, d’une région. « Si les Français ont une vision floue de la signification des appellations et des dénominations, elles jouent néanmoins un rôle rassurant », expliquent les auteurs.
Leur avis sur la dénomination "Igp" par comparaison à celle de "vin de pays", leur a également été demandé. Les trois quarts des consommateurs sont favorables à la première en substitut de la seconde. Selon eux, elle paraît plus « noble », plus « rassurante » et évoque davantage la qualité que les vins de pays. A contrario, les vins de pays véhiculent un imaginaire d’accessibilité, de simplicité. Ces derniers sont familiers, avec « un capital sympathie indéniable ». « Le passage à la dénomination Indication Géographique Protégée, effective depuis 2009, rétablit la dimension « qualité », quelque peu oubliée avec le terme vins de pays », commentent les auteurs.
L’un des autres avantages de la dénomination Igp mis en avant par l’enquête est la possibilité d’apposer le cépage. « La double entrée des mentions de cépage et du signe de qualité fournit une information plus fiable au consommateur ». Des vins qui bénéficient d’une bonne image et qui plus est, conforme à leurs attentes et au positionnement recherché par la production : « des vins accessibles et faciles à consommer, tout en ayant une origine certifiée et des caractéristiques liées à leur territoire ».
Les vins à Igp semblent donc avoir tout pour réussir en France, à condition de faire l’objet d’efforts de communication intenses pour parvenir à se faire connaître. Dans cet esprit, InterIgp devrait lancer à la fin de l’année une campagne « de pédagogie et de sensibilisation à l’attention des consommateurs et des opérateurs de la filière ».
Les vins à Igp français en chiffres (source Cfvdp)
- 75 Igp vins répartis dans toutes les régions viticoles de France ; la plus importante et de loin étant "Pays d’Oc". Sinon Côtes de Gascogne, Pays d’Hérault, Méditerranée, Var, Val de Loire, Ile de Beauté…
- production annuelle de 12 millions hl, soit + 1,6 milliard de bouteilles, soit ¼ de la production nationale de vin,
- près de 30 % des vins consommés en France sont des vins Igp,
- la production concerne 35.000 exploitations,
- 24 syndicats et fédérations.

La Cfvdp réexplique comment reconnaître un vin Igp : par le macaron européen (facultatif) mais surtout par la mention obligatoire sur l’étiquette. (© Interigp)
* Etude comportementale Gatard & Associés réalisée pour InterIGP et la Cfvdp en mars 2013 : « quel potentiel pour les vins à Igp en France ? ». Echantillon de 200 consommateurs de vin lors d'interviews de 15 à 20 minutes. Etude complétée par deux réunions de groupes qualitatives avec 20 consommateurs et des entretiens personnalisés avec des professionnels du secteur.