Le travail du sol réalisé en viticulture biologique provoque un déclin des populations de ver de terre. (© Terre-net Média)

Les trois catégories de vers de terre (© Daniel Cluzeau - université de Rennes1 ) Parmi les résultats obtenus, celui sur la diminution importante de l’abondance des vers de terre est l’un des plus marquants. En effet, 17 ans après conversion, « la viticulture biologique a conduit à une diminution significative de l’abondance de vers de terre "endogés", de 65 % », indique* Patrice Coll.
Sur les parcelles en conventionnel, 12,5 vers de terre par m² ont en effet été prélevés, contre 4,4 pour les parcelles en bio converties depuis 17 ans. Les parcelles en bio depuis 7 et 11 ans ont révélé respectivement 6,9 et 6,1 vers de terre par m², soit moitié moins qu'en conventionnel.
Or, les vers de terre, considérés comme « des ingénieurs des écosystèmes », jouent des rôles prépondérants dans la structuration du sol, en créant des agrégats, la rétention et l’infiltration de l’eau et la décomposition de la matière organique.
« Ce n’est pas la viticulture biologique mais le travail du sol réalisé en viticulture biologique, plus fréquent et plus profond qu’en viticulture conventionnelle, qui a eu un effet négatif marqué sur les vers de terre endogés, commente l’ingénieur agronome. Toutefois, la tendance à l’augmentation de la compaction et de la teneur en cuivre disponible ont contribué à des modifications de l’état physique et chimique du sol, préjudiciables pour le fonctionnement du sol ».
Dans l’expérimentation, les parcelles conduites en bio totalisaient 18 passages de tracteur par an, contre 14 pour les parcelles en « conventionnel ». Le travail du sol effectué sur les parcelles bio était aussi effectué de façon plus profonde, à raison de 25 cm dans l’interrang, au lieu de 15 cm pour celui de l’interrang conduit en conventionnel.
Pour aller plus loin : télécharger la fiche « Mieux connaître le rôle des lombriciens dans le fonctionnement du sol » - Daniel Cluzeau - université de Rennes1 UMR EcoBio : daniel.cluzeau@univ-rennes1.fr - ou sur http://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/OPVT_documents.php
* Propos tirés des actes de la 5ème journée scientifique organisée par l'Institut des hautes études de la vigne et du vin (Ihev), à Montpellier, le 5 avril 2012. L'intervention de P Coll avait pour thème : « Quels effets à long terme de la viticulture biologique sur le fonctionnement du sol ? »