ioDiVine ? Un programme européen d’étude de la biodiversité dans les vignobles en France, en Espagne et au Portugal. Le 5 novembre, les résultats étaient présentés à l’ISVV, l’Institut des sciences de la Vigne et du Vin, à Villenave d’Ornon, en Gironde. Le programme a été mené sur sept vignobles, en France (Saint-Emilion, Limoux, Costières de Nîmes, Bourgogne), en Espagne (Rioja et Penedes) et au Portugal ( Douro) et sur un site de référence ( Saumur Champigny, en France).
« Nous avons ausculté la biodiversité à la loupe tout en évaluant l’influence du paysage » indique Josépha Guenser de Vitinnov. Chercheurs et naturalistes ont étudié les arthropodes (insectes, araignées, acariens, cloportes), la flore, l’avifaune (les oiseaux) et les mammifères présents dans les vignes. Pour dénombrer les arthropodes, ils ont posé 25 stations de piégeage, au ras du sol, dans chaque site de démonstration. Ils ont ainsi recensé entre 43 000 et 90 000 arthropodes (des coléoptères en passant par les guêpes, frelons, abeilles, fourmis….) chaque année sur chaque site. « La quantité et la diversité des arthropodes qui transitent, se nourrissent et se reproduisent dans les vignes sont bien réelles », estime Josépha Guenser.
Concernant la flore, les chercheurs ont dénombré 4 à 30 espèces végétales dans les inter-rangs des sites d’observation, avec une grande variabilité d’une parcelle à l’autre.
Les oiseaux, eux, ont été mis sur écoute en avril/mai et en juin/juillet. Entre 42 et 64 espèces d’oiseaux ont été comptabilisés lors de ces sessions d’écoute. Cependant, aucune corrélation n’a pu être établie entre la complexité paysagère et le nombre d’espèces comptabilisés sur les différentes points d’écoutes.
Les mammifères recensés (chevreuil, renards, lièvres) semblent affectionner autant les intérieurs de vignes que les abords de parcelles.
Toutes ces observations montrent que les vignobles grouillent d’une vie sauvage discrète. Elles contribuent à donner une image positive de la viticulture souvent mise au banc des accusés pour ne pas respecter l’environnement.
Reste les limites d’un tel projet qui ne peut établir, par exemple, une relation directe entre des actions mises en place pour développer la biodiversité (enherber des interrangs, planter des haies, dresser des murets en pierre sèche), et la réduction de la pression des ravageurs.
Photo : RepazFrères.ch