défaut d'été indien, le salon technique Dionysud porte beau en se créant son automne brésilien (voir photo) et en s'offrant un second souffle pour sa douzième édition. Après être tombé à 6 000 visiteurs en 2012, la biennale viti-vinicole de Béziers devrait accueillir 12 à 15 000 visiteurs cette année, malgré la pluie lors de l'inauguration de mardi et la manifestation de Carcassonne très suivie ce mercredi. Philippe Rivières (constructeur Infaco) confirme la nette augmentation de l'affluence, se rappelant « qu'il y a deux ans nous étions partis faire des formations de taille, c'est dire si c'était calme... »
La recette de cette renaissance tiendrait à la remise en question des organisateurs dans leur approche de la filière estime Hervé Leterrier, le nouveau directeur du parc des expositions de Béziers. « N'ayant pas de connaissance du monde viti-vinicole, nous avons cherché ceux qui le connaissent et les avons impliqués dans la communication, l'animation... » explique-t-il. Un changement de braquet qui a séduit les exposants, qui sont au nombre de 117 cette année (contre 88 en 2012). Si des visiteurs amateurs se perdent parfois dans les allées du salon, on y récolte de « bons contacts » se félicite Jean-Michel Plouzeau (constructeur Pellenc), qui pressent même « qu'il y a des contrats au bout : on en signe déjà sur le salon, grâce des promotions à saisir ». Dionysud connaîtrait donc une seconde jeunesse, tout en gardant sa spécificité : « c'est un salon de proximité, qui donne du temps pour la dégustation et le contact avec le cœur de notre clientèle » rapporte Kevin Baralon (pépinières VCR France), qui place son salon sous le signe du relationnel : « l'état du marché des plants de vigne est tel qu'il n'y en a plus énormément à vendre ».
Plus que ces signaux encourageants, ce qui va marquer les esprit des exposants et visiteurs se résumera sans doute à des talons hauts et autres plumes chatoyantes. Les trois jours de Dionysud 2014 ont en effet été marqués par les passages intempestifs d'un groupe montpelliérain de danseuses brésiliennes. Si ces déhanchés en font déchanter certains (la sono crachant Djobi Djoba étant rarement l'alliée des rendez-vous clients), ils témoignent de la vision événementielle que Hervé Leterrier a de Dionysud. Ouvrant la voie au défilé avec force d'amplis, le directeur du salon assume cette animation : « les visiteurs font le tour du salon en deux heures, en plus des conférences et ateliers, il faut trouver des animations pour qu'ils restent : nous avons pensé aux danseuses brésiliennes à l'époque de la Coupe du Monde ». A l'en croire, une idée qui aurait achevé de convaincre le syndicat des machinistes agricoles (le SEDIMA) d'être présent à Dionysud...
[Photos : Un aperçu d'un stand de machinisme du salon Dionysud et de la bulle de jobdating du stand Vitijob ce 5 novembre ; Alexandre Abellan (Vitisphere)]