e projet s’appelle « Damav », pour « Détection automatisée des maladies de vigne ». L’objectif initial : développer une solution automatisée de recherche de maladies par un moyen robotisé aérien, associé à un outil de traitement logiciel dédié. « Cet outil permettra dans un premier temps la recherche de foyers potentiels de flavescence dorée, puis plus généralement de tout type de maladie de la vigne détectable sur le feuillage », indique Franck Brossaud, responsable de la coordination technique au Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne. Ce dernier est à l’initiative du projet, initié début 2013. « Les essais au départ ont été concluants, poursuit Franck Brossaud. On s’est tourné ensuite vers Vitagora, le pôle de compétitivité local, qui nous a aidé à nous structurer ».
« Un drone vole habituellement à une hauteur de cinq à six mètres. La problématique a été de développer un outil capable de survoler les vignes à une altitude de deux-trois mètres, afin que les capteurs soient capables d’observer le feuillage de suffisamment près….», poursuit celui-ci. Il a également fallu que le drone se repère automatiquement par rapport aux courbes formées par les rangs, ainsi qu’à la topographie.
Pour mettre au point l’engin, un consortium d’entreprises a donc dû être créé début 2014, chacune d’elles apportant ses compétences : Novadem, spécialiste du pilotage automatisé, Global Sensing Technologies pour les caméras multispectrales, ou encore Airbus, AgroSup Dijon, etc. « Le drone doit être totalement autonome, faire son propre plan de vol et corriger lui-même sa trajectoire par rapport au plan de vol », indique le scientifique.
D’autres mises au point techniques restent à solutionner, notamment la partie logicielle, qui permettra la retranscription des images captées au vignoble en « niveaux de risque », qui seront géolocalisés. « Une autre problématique reste de savoir comment sauvegarder les données générées par les 27.000 hectares de vignes en Bourgogne, explique Franck Brossaud. Pour limiter la taille de stockage, nous n’enregistrerons que les points où la maladie a été localisée ».
A terme, plusieurs drones devront être opérationnels pour couvrir l’ensemble du vignoble. La finalité étant de fournir ces données aux vignerons et à la Fredon, via un système d’information géographique, leur permettant une lecture immédiate des zones infectées. Cela devrait permettre un prélèvement plus rapide des ceps atteints pour confirmer ou non la présence de la maladie. La phase de prospection, concomitante avec les vendanges, devrait par ailleurs s’en trouver considérablement diminuée.
La prochaine étape pour le groupe de travail est de tester l'engin « grandeur nature » : « L’outil va commencer à vivre puisque nous allons l’essayer dans le vignoble à partir de janvier 2015 », indique Franck Brossaud. Ces tests dureront 36 mois et devraient donc se terminer en 2017. "Nous espérons avoir une solution commerciale début 2018 pour que l’outil soit opérationnel à cette date là".
Donc pas d’inquiétude, si, au détour d’une vigne dans la région, vous croyez apercevoir un engin volant non identifié l’année prochaine...
photo: Novadem