ésherbage chimique, mécanique et enherbement maîtrisé, quels sont les coûts réels de ces méthodes d'entretien du sol ? Selon Arnaud de la Fouchardière, directeur de Vitirover (robot de tonte), qui intervenait lors d’un atelier sur le sujet lors des Grands rendez-vous techniques de Bourgogne, un certain nombre de « coûts cachés » ne doivent pas être négligés dans le calcul.
« Il y a de nombreuses études sur le sujet, beaucoup de cas particulier, mais globalement, le coût de la gestion de l’herbe dans le vignoble se situe entre 300€/ha/an et 6000€/ha/an pour le travail au cheval », a-t-il expliqué. Mais ces études ne tiennent pas compte, selon lui, du coût lié aux pieds coupés ou blessés suite aux interventions culturales et qu’il faudrait donc ajouter au coût de l’entretien lui-même.
Si l'on considère ce taux de destruction à 0,4% pour un hectare planté à 5000 pieds, il a calculé un montant situé entre 400 euros et 1200 euros/ha, le coût lié à la perte de production, selon le prix de valorisation de la bouteille (estimée entre 5 et 15 euros). L'estimation tient compte de quatre années de production perdues ainsi que l'équivalent d'une bouteille est produite par pied et que 20 pieds à l'hectare sont détruits (0,4% * 5000 pieds). « A ce coût, il faut ajouter celui du replantage, soit 18€/pied, soit 360€ par hectare, poursuit celui-ci. Cela donne un coût global compris entre 800 et 1600€/ha ». Une somme à laquelle il faut ajouter le coût de l’entretien du sol en lui-même. « En comparaison du Vitirover, pour lequel le prix de revient tout compris est de 905€/ha, vous avez donc un coût nettement supérieur avec les autres solutions. Ces coûts cachés ne doivent donc pas être négligés ! », argumente le dirigeant.
Pour rappel, le Vitirover fonctionne en totale autonomie, à l’énergie solaire. Il est adapté pour l’entretien d’une surface de deux hectares de vigne, sur une durée de 12 à 15 jours. Le robot convient aux parcelles conduites en système totalement enherbés, dans la mesure où le robot, de par sa taille et sa hauteur, parvient à tondre sous le rang en se glissant et en contournant les pieds. Il est pilotable à distance – démarrage, réglage de la hauteur, ordre d’aller dans sa zone de retrait, alarme SMS - à partir d’une application développée sur smartphone.
« Je suis pour ce type de robot, à condition qu’on arrive aux objectifs de production, qui est un paramètre à prendre en compte, a indiqué Christophe Gaviglio, ingénieur machinisme à l’IFV Sud-Ouest, lors de l’atelier. Attention notamment aux systèmes peu vigoureux et peu productifs, dans le cas d’un système totalement enherbé ».
L’entreprise livrera ses premiers clients à partir de mars 2015. Cinquante commandes ont déjà été passées, en viticulture et arboriculture.
Crédits photo : Vitirover