Des évolutions techniques et technologiques très importantes ont eu lieu ces dernières années dans les domaines de l’imagerie, des drones et des automates en viticulture, a indiqué Gilbert Grenier, professeur d’automatique et génie des équipements à Bordeaux Sciences Agro, lors de la conférence des Grands rendez-vous techniques de Bourgogne. Et ces nombreux outils n’existaient pas il y a vingt à quarante ans ! »
Ces innovations concernent en particulier les outils permettant les capteurs permettrant la relève des données climatiques, du sol, des plantes. Un grand nombre de technologies existent, mais les derniers nés ont en commun de permettre des mesures de plus en plus précises. « On assiste au développement de capteurs très intéressants, comme les caméras hyperspectrales, thermiques, Terahertz, ou radar, indique l’expert. On a beaucoup d’espoirs sur les caméras hyperspectrales, qui travaillent sur des longueurs d’onde très ciblées ». Ces caméras permettraient de donner des indications de développement d’une maladie avant que les symptômes n’apparaissent. Les derniers « capteurs de particules » laissent de leur côté envisager, pourquoi pas à l’avenir, de pouvoir capter et mesurer la présence de spores de champignons dans l’air, et ainsi mieux prévoir les attaques de maladies.
Mais des évolutions importantes concernent aussi les machines servant à porter ces capteurs, avec le développement des drones et robots. « Lorsqu’ils sont embarqués, sur tracteur par exemple, on appelle cela la proxidétection », indique le chercheur. Les « rovers », drones terrestres, font aussi partie de cette catégorie. Ils sont les derniers arrivés, « à ne pas négliger », selon Gilbert Grenier. C’est le cas du « Vitirover », qui fait actuellement l’objet d’un programme de recherche européen, baptisé « VViner » : différents capteurs sont placés sur le robot, afin d’effectuer de nombreux relevés agronomiques et météorologiques.
L’embarquement de capteurs sur des objets volants, appelé « télédétection », à l’image des drones, est aussi de plus en plus fréquent. « Beaucoup de projets et services foisonnent de partout, mais ce n’est pas si simple que cela d’utilisation, relativise l’expert à leurs sujets. Leur performance qui « peut être limitée », l’évolution de la réglementation en vigueur, ou encore leur viabilité économique, sont autant de questions pour le moment en suspens. « On doit le voir comme un outil supplémentaire et complémentaire des autres ; c’est un outil intéressant, mais il ne faut pas vouloir lui en faire faire plus que ce qu’il peut faire…. », poursuit celui-ci.
Le « boom » d’Internet, de la téléphonie et de l’informatique nomade a pour sa part permis de grandes avancées dans la gestion de toutes ces données collectées.
Crédits photo : Juliette Cassagnes