près douze ans d’absence sur le sol japonais, Vinexpo a fait un retour bienvenu auprès d’un public professionnel pointu, les 1er et 2 novembre, à Tokyo. Avec 150 exposants, ce Vinexpo à taille humaine s’est avéré studieux, professionnel et globalement satisfaisant. C’est donc un Vinexpo d’un nouveau genre, volontairement haut de gamme, qui s’est déroulé dans les salons de l’hôtel Prince Park Tower, lieu élégant choisi pour son confort et son accessibilité, point majeur à Tokyo (Japon). Ciblé sur les acheteurs de ce seul pays, il semble avoir rempli son rôle puisque 90% des visiteurs étaient japonais, selon les organisateurs.
La Champagne était très bien représentée, principalement par des domaines, des coopératives et des vignerons-négociants. Avec 36 ha de vignoble et l’équivalent en achat de raisins, J. de Telmont réalise un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros. Bertrand Lhopital, représentant de la quatrième génération de cette maison familiale, est venu pour présenter deux nouvelles cuvées. « Le marché japonais est un marché mature, assure-t-il, un pilier de l’Asie. Les autres marchés asiatiques ont un peu déçu. Ceux-ci ont un engouement pour le rouge et ne sont pas à l’aise avec le blanc, encore moins avec les bulles. » Alors qu’au Japon, le niveau de connaissance du vin, depuis l’importateur jusqu’au consommateur, impressionne Bertrand Lhopital.
Bertrand Lhopital a eu de bons contacts, même s’il regrette la date peu propice aux commandes et inadaptée aux Japonais. Début novembre, ceux-ci bénéficient normalement d’un week-end de trois jours quasi sacré afin d’admirer le changement de couleur des feuilles à l’arrivée de l’automne.
Egalement exposante, Anne Arbeau est venue sous la bannière de l’interprofession du Sud-ouest, elle même sous le drapeau France de Sopexa. Elle représente les Vignobles Arbeau, société composée de la propriété familiale château Coutinel, à Fronton (Haute-Garonne), et d’une activité de négoce (en AOC Gaillac, Buzet et IGP et vin de France). Au total, les Vignobles Arbeau commercialisent plus de 2 millions de cols.
Anne Arbeau importe vers le Japon depuis 2007 et y a un agent. « Nous n’avons pas arrêté un instant. Je craignais qu'il y ait peu de fréquentation, car j’avais reçu peu de réponses. Mais les visiteurs sont venus. Nous avons eu au moins cinq nouveaux contacts en plus des rendez-vous. Avec une large gamme de produits, il faut un importateur par vin. Notre Fronton 100% négrette a plu. »
Elle est prête à revenir mais, elle aussi, plutôt en dehors des week-ends et à une date moins proche des préparatifs du beaujolais nouveau. Cet événement occupe trop les opérateurs au pays du soleil levant en novembre.
Crédits photo : Nippon Vinexpo