e cabinet AND International a présenté au Conseil spécialisé de FranceAgriMer, le 15 octobre dernier, une étude portant sur le dispositif de gestion des plantations de vigne. Il recommande de « régionaliser la gestion du potentiel de production » et de miser sur la gestion « interprofessionnelle ». L’étude préconise de réaliser cette gouvernance régionale à l’échelle des vignobles pour toutes les catégories de vins, en instaurant une imperméabilité entre les catégories à IG et sans IG. Le cabinet AND International tranche donc parmi les différentes options de gouvernance des autorisations de plantation mises sur la table ces derniers mois. Son avis rejoint la position défendue par la Confédération nationale des AOC et la Confédération des vins IGP de France qui militent pour que les choix soient pris dans les bassins de production. L’hypothèse d’une régionalisation de la gouvernance est davantage discutée au sein du négoce, certains privilégiant une gestion nationale des autorisations de plantation via l’interprofession de l’Anivin. Néanmoins, le négoce ne peut que se satisfaire de la volonté de l’étude de soutenir une prise de décision partagée entre l’amont et l’aval de la filière sur la gestion de potentiel à long terme. L’étude ne manque pas de remarquer qu’en Espagne et en Italie, les organismes équivalents aux Organismes de gestion (ODG) intègrent aussi des représentants de l’aval (ce qui n’est pas le cas en France où seule la production siège).
L’étude AND International se penche également sur les critères d’attribution des autorisations de plantation : elle insiste sur la simplicité de la méthode du prorata. Il s’agit de considérer les demandes au global et de les distribuer selon la part que représente chaque régions viticoles en terme de superficie. La méthode du prorata risque, cependant, de provoquer un « saupoudrage » des autorisations de plantation en empêchant de prendre de grandes « orientations des filières », prévient l’étude.
Autre point intéressant du document, des estimations d’intentions de plantation par bassin sont exposées. Au total, elles pourraient varier entre 3265 (hypothèse basse) et 5606 (hypothèse haute) hectares par an. Sans surprise, la région qui demanderait le plus de surface serait les Charentes et le Cognac avec 1143 hectares (pas d’hypothèse haute). Le Languedoc-Roussillon pourrait autoriser entre 717 hectares et 956 hectares ; l’Aquitaine 706 hectares (pas d’hypothèse haute), Beaujolais/Bourgogne 557 hectares (pas d’hypothèse haute), Rhône-Provence entre 519 et 1196 hectares. Enfin, le vignoble du Sud-Ouest aurait l’intention de planter 511 hectares.
[Photo : Olivier Lemaire/Inra]