omment les pépiniéristes peuvent-ils faire face à la concurrence qui s’accroît et conserver leur leadership ? Pour y répondre, la filière, aidée par l’IFV a planché sur un plan de compétitivité. Marie-Catherine Dufour, IFV, en a dévoilé la teneur lors du congrès de la FFPV qui s’est tenu à Avignon, les 22 et 23 octobre. La pépinière viticole française possède de nombreux atouts. Elle comprend un grand nombre d’entreprises qui rend la filière très réactive et facilite la production d’une offre importante et diversifiée. La marque Entav-Inra présente une notoriété internationale, qui garantit le sérieux et la qualité du matériel végétal. Mais elle est aussi handicapée par l’atomisation de la production, un contexte socio-économique peu favorable, une pression administrative sur certaines formalités commerciales…
A cela s’ajoutent des coûts de production plus élevés que dans les autres pays européens et donc une baisse de la compétitivité sur les marchés export.
Pour conserver son leadership, la filière doit donc investir. Et pour ça, elle aurait besoin d’une enveloppe de 15 millions d’euros sur cinq ans.
Trois millions d’euros seraient nécessaires pour financer l’innovation variétale (investissement dans les variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium) et la lutte contre la flavescence dorée (machines pour traiter les plants à l’eau chaude, prospection des vignes mères de greffons tous les ans, serres insect-proof pour la production des plants en pot).
Autre chantier : la diminution de la pénibilité au travail. Cela passe notamment par la mécanisation (assistance au triage, au débouturage, machine à greffer…), la construction de bâtiments plus modernes, la mise en place d’automates pour réguler et contrôler les températures et l’hygrométrie dans les serres. Coût : 7 millions d’euros sur 5 ans.
Enfin elle aurait besoin d’une enveloppe de 5 millions d’euros sur cinq ans pour la modernisation des infrastructures, la gestion des déchets, l’optimisation de la gestion de l’eau.
« Ce rapport est une véritable feuille de route pour les années à venir », a insisté David Amblevert, le président de la FFPV.
Désormais la balle est dans le camp des syndicats régionaux qui doivent évaluer les besoins des pépiniéristes de leur secteur. L’objectif : avoir des données précises pour ensuite demander des crédits aux conseils régionaux.