a nouvelle en a surpris plus d’un : les Hauts de Pontet 2012, second vin du cru classé Pontet-Canet en appellation Pauillac, s’est vu refusé l’agrément. Il portera donc la dénomination « vin de France ». « Le cahier des charges de l’appellation Pauillac prévoit une dégustation obligatoire avant la mise en bouteille. Comme chaque année, nous y avons présenté nos vins et, à notre grand étonnement, Hauts de Pontet-Canet 2012 n’a pas obtenu l’agrément et portera donc la dénomination vin de France » explique Alfred Tesseron, propriétaire de ce domaine conduit en biodynamie.
Quelles explications trouver à ce refus d’agrément ? La question est sur toutes les lèvres car, comme le souligne Jacques Dupont (Le Point), « on a du mal à imaginer qu’Alfred Tesseron et Jean-Michel Commes, son directeur technique, aient proposé à la dégustation un vin possédant un gros défaut le rendant inapte à l’AOC ». Le bloggueur Vincent Pousson, du blog "idées solides, idées liquides", rapporte que plusieurs sources, qu'il garde anonyme, lui ont rapporté que la cause du déclassement serait un excés de volatile. De son côté, Alfred Tesseron, se borne à défendre la qualité de son 2012 : « je suis très fier de ce vin et absolument sûr de sa qualité, comme l’ont été 99.9% des négociants qui ont confirmé leurs achats primeurs en Vin de France » confie-t-il. Le négoce soutien donc un vin que la normalisation qualitative récuse. Et Jacques Dupont de déplorer : « le plus regrettable, à chaque fois, c’est la notion même d’appellation contrôlée censée représenter la diversité et non la normalisation qui en sont les premières victimes ». De son côté, Bernard Farges, président du Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux, tempère : "c'est un épiphénomène", mais tient à souligner que "ce qui est étonnant est que l'on s'offusque de ce genre d'affaires. Il n'y a rien de choquant à ce qu'un vin n'obtienne pas son agrément puisque cela fait partie des règles de l'AOC".
[Illustration : Pontet-Canet]