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Investissement dans des vignes de qualité et de proximité », le rachat du château de Mauvezin, du domaine de Peyrelongue et du château Haut Badon (en tout, 13 hectares en Saint-Emilion Grand Cru*) est un placement patrimonial pour les Malet Roquefort ; ancienne famille saint-émilionnaise qui possède déjà le château La Gaffelière (premier grand cru classé B de Saint-Emilion, 23 hectares), le château Armens (Saint-Émilion, 18 ha), le château la Connivence (Pomerol, 1,5 ha) et la Chapelle d'Aliénor (Bordeaux, 25 ha). « Un jour, cela pourrait aider nos enfants à conserver le château la Gaffelière, donnant des munitions au moment de la succession » confie Alexandre de Malet Roquefort, PDG des vignobles familiaux. Celui-ci se félicite que la famille Cassat ait privilégié l'offre d'un voisin à celles (plus généreuses) d'investisseurs étrangers. A 57 ans, et sans successeur, Olivier Cassat explique au Sud-Ouest avoir « préféré vendre, en choisissant une famille vigneronne locale », alors qu'il devait également faire face à des « investissements lourds pour les mises aux normes techniques ».
Ce rachat n'est en effet que le premier investissement de la maison de Malet Roquefort dans son nouvel outil de production : un processus de restructuration du vignoble venant de s'engager, notamment au vignoble. « Le végétal est un peu fatigué » estime Alexandre de Malet Roquefort, à cause « du porte-greffe SO4 qui ne correspond plus à ce que l'on cherche maintenant en termes agronomiques et de belles parcelels pourraient mériter du cabernet franc... » Cette mise à niveau de l'appareil de production est somme toute identique à celle connue depuis 15 ans par son voisin classé, le château la Gaffelière. Mais, pour l'instant, il n'est pas question de classer le château de Mauvezin (qui l'était jusqu'en 1996) mais d'en vinifier le millésime 2014. Signé en avril dernier, le premier protocole d'accord de vente a permis aux équipes de la Gaffelière de prendre en main les vignobles Cassat, des travaux en vert jusqu'aux vendanges (la maison Malet Roquefort prenant un statut de récoltant dès le millésime 2014).
« Vu la qualité des vignes et du terroir, la vente s'est faite très rapidement, comme c'était le cas pour le château La Clotte [Grand Cru Classé de Saint-Emilion racheté par la famille Vauthier] » commente Thierry Rustmann, dont le cabinet a géré ces transactions. Spécialiste du foncier viticole girondin, il vient de renommer sa société (passant de Rustmann & Associés à Compagnie Bordelaise Viticole & Agricole). Il marque ainsi l'entrée d'un nouvel associé dans sa société, Charles Traonouëz, tout en répondant à l'évolution du métier d'agent immobilier . Et, Thierry Rustmann, de noter : « le travail correspond de plus en plus à celui de conseiller en investissement financier, avec de moins en moins de cessions de parcelles et de plus en plus de cession de parts de sociétés (viticoles mais aussi de négoce ».
* : longtemps exploitée en fermage par Olivier Cassat, la parcelle de la Tour du Guetteur (Saint-Emilion) a été achetée par la famille Vauthier (château Ausone) en 2008.
[Photo : Vignoble du Château la Gaffelière, maison Malet Roquefort]
