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Une exploitation viticole sur quatre n'a pas de repreneur
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Une exploitation viticole sur quatre n'a pas de repreneur

Par Juliette Cassagnes Vitisphere - La Vigne Le 22 octobre 2014
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Une exploitation viticole sur quatre n'a pas de repreneur
L

a viticulture française doit faire face depuis quelques années à un défi de taille : celui du renouvellement de ses exploitations. Selon la Safer, qui a récemment organisé une conférence de presse sur le sujet, environ une exploitation viticole sur quatre (36%) en 2010 n’avait pas de repreneur. Plus préoccupant : cette tendance risque de perdurer, puisque que la moitié des surfaces viticoles était détenue par un chef d’exploitation âgé de plus de 50 ans.

La conséquence de ces difficultés de reprises a impliqué une chute importante du nombre d’exploitations viticoles. Les derniers chiffres connus, issus du recensement agricole de 2010, le rappellent : entre 2000 et 2010, le nombre d’exploitations a chuté de 28%, passant de 98.000 à 70.000, soit 28.000 exploitations viticoles de moins en dix ans. En moyenne, la viticulture perd ainsi 2.800 exploitations chaque année. En comparaison, les chiffres communiqués par la Safer sur le nombre d’installations en viticulture entre 2009 et 2013 font pâle figure. La Safer réalise une moyenne de 240 installations par an, représentant une surface vendue de 1.470 ha. Sur ces 240 installations, la moitié sont des « premières installations » et parmi elles, 80 se font hors du cadre familial.

Les longs cycles viticoles rendent les transmissions difficiles

Parmi les raisons identifiées à cette désaffection, le contexte économique difficile dans certains vignobles est évidemment la première cause. Par ailleurs, la tâche d’installer de nouveaux venus en viticulture est rendue plus complexe que dans les autres filières agricoles : les cycles sont particulièrement longs – droits de plantation à obtenir, repos du sol, préparation, plantation, production après trois ans, durée d’élevage du vin, mise en place de réseaux de distribution, etc - et les capitaux à apporter importants : prix du foncier souvent élevé, coût des travaux et de la plantation, etc.

 

D’où le recours, de plus en plus, à des montages juridiques et financiers pour permettre la transmission ou l’installation d’un repreneur. « En partenariat avec les autres acteurs de la filière viticole et les collectivités territoriales, les Safer développent des dispositifs innovants qui apportent une contribution déterminante au défi du renouvellement des générations en viticulture », précise la SAFER. La loi d'Avenir a par ailleurs renforcé le rôle « d’opérateur foncier » des Safer, un outil « majeur », selon le ministère de l’agriculture. « Elles deviennent les opérateurs fonciers des espaces agricoles et naturels avec un rôle conforté notamment par un droit de préemption étendu. Leur mode de gouvernance sera désormais plus ouvert », indique celui-ci sur son site internet.

 

Mais pour savoir si cette nouvelle politique suffira à redonner goût à de nouveaux arrivants de s’installer, il faudra encore patienter quelques années…

 

 

[Photo : Coteaux-du-Layon depuis le tènement de Chaume, Alexandre Abellan]

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Tous les commentaires (2)
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Latride Le 29 octobre 2014 à 19:28:03
Texte interessant . Les explications sont étonnantes. Il y a, bien sûr, des causes multiples. Mais un facteur essentiel est sous-estimé: la rentabilité. En effet, peu de gens investissent dans des affaires en perte de vitesse, ou en 'perte'. Acheter une propriété , Est-ce pour le plaisir, le Placement ou un investissement ? Le système des caves coopératives est-il pertinent et générateur de revenus pour le producteur? Ne vaut-il pas mieux (et jusqu'où?) envisager une autre modèle d'affaire? Lequel et pour quelle vision ? Ce n'est pas parce qu'il y a des vieux agriculteurs qu'on arrache; c'est parce que ca ne rapporte pas grand chose et que les jeunes ne veulent pas vivre comme des pauvres qu'il ne reste que des vieux (j'en suis un!). Production de niche, vigneron indépendant ? : quel est le modèle optimal? Que vaudraient les approches de type 'district' mises en œuvre chez certains de nos voisins ? Faut-il se lancer seul ou en équipe ? Avec son épouse/conjoint... quand on sait qu'un seul salaire/revenu ne sera pas suffisant ? Pourquoi ne pas faire beneficier la viticulture du statut de 'production/commerce éthique ? D'autant que le critère final d'acquisition du vin (ou même d'une propriété) reste toujours , ou en majorité ,.... le prix ! (C'est le principe de la GD). Qu'est-il advenu de la sidérurgie, du textile, de certaines industries? La vigne est-elle à ce stade d'évolution? Rôle économique, politique, social et sociétal de la viticulture? qui barre et qui rame ? N'y a-t-il pas trop de barreurs? Pour ne pas rêver, il serait peut-être bon de se limiter à des questions de bon sens et d'éviter des explications trop fumeuses car les choses sont parfois plus simples qu'il n'y parait .
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craoux Le 22 octobre 2014 à 19:13:46
Mais est-ce qu'il y a un véritable avenir pour tous ceux qui s'installent ? je m'explique : tout consommateur de vin aime la qualité voire la singularité du jus qu'on lui vend. Or - il suffit de jeter un œil sur les sites spécialisés (dégustation ou prescription) - on constate que les prix des vins qui sortent de la masse s'envolent littéralement. Moralité : soit le viticulteur vigneron cherche à offrir mieux ou bcp que ses collègues et il trouvera SON public d'amateurs fortunés, soit il aura face à lui essentiellement le négoce et la GD pour tenter de vivoter. Je veux bien qu'on veuille chercher des explications techniques, structurelles ou autres au constat "amont" des SAFER mais l'offre qualitativement médiane ou moyenne est tellement pléthorique que la question de s'assurer un aval rentable (et/ou comment se démarquer) mériterait d'être creusée également.
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