ans le Beaujolais, la récolte 2014 aura duré au total un mois, s’étalant du 5 septembre au 5 octobre environ. « Des vendanges comme celles-là, je re-signe pour dix ans ! », témoigne Denis Chilliet, viticulteur à Denicé (Rhône) et secrétaire général de l’Union des vignerons du Beaujolais. Comme ailleurs, la région a en effet profité des conditions météo « magnifiques » de septembre, qui a permis une bonne maturation des raisins. Seuls quelques foyers de pourriture acide et d’oïdium sont à déplorés ça et là, mais de façon isolée. « Comme ailleurs, septembre a fait la qualité du millésime », résume Bertrand Châtelet, directeur de la Sicarex. La relative précocité des vendanges a également permis aux viticulteurs de trouver sans trop de difficultés des vendangeurs : « L’ambiance était très bonne, que ce soit au sein des vignerons comme des vendangeurs, poursuit celui-ci. Tout le monde était serein ».
Malgré des conditions météo et sanitaires favorables, le rendement autorisé en AOP Beaujolais - 52 hl/ha - ne serait pour autant – et encore une fois - pas atteint : « Il devrait se situer en moyenne entre 45 et 48 hl/ha sur l’ensemble du vignoble », indique Denis Chilliet... Ce qui reste une « belle » récolte pour les vignerons : la production globale pour tout le vignoble serait en effet estimée entre 750.000 hl et 800.000 hl, soit un volume nettement supérieur aux faibles récoltes de 2012 et 2013, respectivement de 508.000 hl et 695.300 hl.
Concernant les vinifications, « les bons raisins sont plus faciles à vinifier! », commente Bertrand Châtelet. Le millésime 2014 se distingue par des durées de macération qui ont pu être plus longue qu’habituellement, permettant une meilleure extraction de la couleur. « La maturité des raisins devait être sans doute meilleure que d’habitude, avec une moindre agressivité des tanins des rafles, ce qui a permis de prolonger les cuvaisons sans pour autant augmenter l’agressivité », justifie l’expert. Ce qui donne in fine « des vins équilibrés, mûrs, avec de la fraîcheur et de l’acidité, intéressant en bouche de par le volume ». « Ils n’ont par contre pas une concentration exceptionnelle », ajoute celui-ci.
Et à peine la récolte est-elle terminée que les premiers vins sortent déjà des chais. C’est en effet depuis ce lundi 13 octobre que les enlèvements de beaujolais vendus en primeur au négoce sont autorisés. « Les vendanges finies, les discussions entre négociants et vignerons peuvent démarrer, commente Denis Chilliet. Le jeudi 20 novembre, on y sera vite, elles doivent donc se faire rapidement ! ». Les prix actuellement négociés pour le Beaujolais nouveau vrac se situent « aux alentours de 217-220€/hl, soit à un niveau plus raisonnable qu’il y a deux ans », poursuit celui-ci. Les beaujolais écoulés plus tard, dits « beaujolais de garde », devraient quant à eux bénéficier d’un prix moins rémunérateur, entre 160 et 180€/hl.