Forte de ses 42 AOP et 14 IGP s’étendant sur ses huit départements, la filière viticole de la région Rhône-Alpes a décidé de passer la vitesse supérieure en terme d’oenotourisme. « La conclusion de l’étude stratégique prospective conduite par le Comité vin* est très claire : nous devons devenir la première région oenotouristique française à l’horizon 2025 », a déclaré Patricia Picard, déléguée générale du CVRA*.
Pour y parvenir, les professionnels du secteur viticole ont décidé de bâtir une stratégie commune entre tous les vignobles, « petits » et « plus grands », et en lien avec le tourisme. L’idée de fond étant de mieux « structurer l’oenotourisme dans la région ». Concrètement, le comité Vin compte sur la mise en place de plusieurs actions pour y parvenir. La première est l’augmentation du nombre de destinations labellisées « Vignoble et découverte » dans la région -qui seront prochainement au nombre de 8 – afin, qu’à terme, tous les territoires soient labellisés. Le second levier prévu est la relance du site internet régional « baladesduvin.com », qui recense l’ensemble des sites oenotouristiques en Rhône-Alpes. Les professionnels se sont également mis d’accord sur le lancement d’un nouveau week-end oenotourisme commun aux différents vignobles, baptisé « fascinant week-end », qui aura lieu en octobre. « Nous sommes fiers de nous, a témoigné Pierre Combat, vigneron à Mercurol et président du Comité vin ; nous avons réussi à réunir autour d’une même table les interprofessions du Beaujolais, de la Savoie et de la Vallée du Rhône ! Cela a été compliqué de se mettre d’accord, mais l’on y est arrivé… »
Enfin, le Comité vin est en train d'étudier l'installation d’une future « cité des vins » à Lyon, la « capitale » régionale, mais aussi la capitale mondiale de la gastronomie. « Il nous faut un lieu où le vin soit mieux identifié, et que toutes les régions viticoles soient représentées, justifie Patricia Picard. On espère que le projet se concrétisera pour 2016 dernier délai ».
A en croire l’étude Atout France de 2009, la région Rhône-Alpes ne se classerait qu’en cinquième position en terme de fréquentations oenotouristiques. L'une des raisons identifiées est que les touristes viendraient dans cette région d’abord pour d’autres atouts : climat, patrimoine, nature…Le vin n’y serait finalement qu’une activité complémentaire possible. Autre explication avancée à cette « mauvaise » position : le nom de « Rhône-Alpes », qui « complique » les choses en terme de visibilité, selon Michel Grégoire, vice-président du Conseil régional délégué à l’agriculture. « Cette nomination n’est pas un nom viticole, comme il y a en Alsace, en Bourgogne, ou en Champagne », explique-t’il. L’ensemble des territoires viticoles de la région rhone-alpines se sont donc mis d’accord pour trouver un nom "commun" et qui évoque le vin: "l'Oenothèque ». C'est donc sous ce nouvel intitulé que communiqueront dorénavant les professionnels pour évoquer les vins de la région.
*Le CVRA (Comité vin Rhône-Alpes) est une instance qui réunit les professionnels la filière viticole des différents vignobles et les différentes organisations : interprofessions, syndicats, ODG, fédérations de caves, chambre d’agricultures, etc) de la région Rhône-Alpes. Il permet de structurer l’offre oenotouristique de la région.
[Illustration : le prospectus édité à l’occasion du nouveau week-end « Fascinants week-ends, édition Savoie, qui aura lieu les 25 et 26 octobre prochains. Au centre, le nouveau logo « l’Oenothèque », reprenant l’ensemble des appellations de la région Rhône-Alpes]