'en déplaise aux orgueilleux, en viticulture comme en Å“nologie la « majorité des innovations sont des transferts technologiques issus d'autres filières » pour Gilles Brianceau, le directeur du cluster* aquitain Inno'Vin. « La filière vin est consommatrice de technologies qui lui sont transposées, elle propose peu d'innovations de produit, mais avant tout de process » ajoute-t-il. Preuve en est le développement viticole des drones et autres techniques d'imagerie qui est directement issue des grandes cultures. Pour Gilles Brianceau, l'enjeu d'avenir pour la recherche et le développement d'innovations viti-vinicoles se trouve logiquement dans « l'interclustering, mot barbare pour désigner la mise en relation entre clusters pour accéder à leurs technologies et leur ouvrir un nouveau marché d'application ». A quelques semaines du salon Vinitech (2 au 4 décembre au parc des Expositions de Bordeaux-Lacs), d'autres enjeux, plus accessibles, seront sous les feux de la rampe. A commencer par la réduction des intrants, ou l'optimisation des interventions : « au bon moment, au bon endroit, à la bonne dose » résume Gilles Brianceau. « Récolter l'information, la traiter, la croiser, l'historiciser et la restituer » sont les étapes qui permettent de tendre vers cet objectif, et sont communément rangées sous les termes génériques de viticulture et l'Å“nologie de précision.
Fondé en 2010, le cluster Inno'Vin accueille aujourd'hui à 102 adhérents (à 90 % des entreprises fournisseurs ). Cette structure d'accompagnement a pour missions l'ingénierie de projet « de A à Z, de l'idée au marché » et d'émulation en se voulant « un terreau pour susciter et faire germer idées ».
* : ou rassemblement d'entreprises pour la mise en commun d'informations et de moyen afin de proposer des innovations répondant aux besoins de la filière.
[Photo : Inno'Vin]