Le dispositif de tri optique ne dispense pas de trier en amont » pose d'emblée Guillaume Roffiaen, le nouveau directeur œnologie et qualité au Centre Vinicole–Champagne Nicolas Feuillatte, qui a lancé le premier test champenois de trieur optique de raisins rouges par photoluminescence. Il ne s'agit pas pour lui d'alléger la sélection à la parcelle, mais au contraire de la « fignoler, de s'assurer que les raisins destinés à la cuvaison sont irréprochables ». Si ce système de tri optique a été éprouvé dans des grands crus bordelais, c'est une véritable innovation pour la Champagne, voire une possible avancée qualitative. Pour en juger, la ligne X-Tri du constructeur Defranceschi (égrappoir, tapis vibrant et capteurs optiques) est mise à l'épreuve ces vendanges 2014. L'utilisation expérimentale de ce tri par photoluminescence ne donnera des premiers résultats qu'après les vinifications, les dégustations devant comparer cette formule avec l'existant (table de tri vibrante et éraflage) et un système optimisé (table de tri manuel).
Guillaume Roffiaen estime d'ores et déjà que la trituration par l'érafloir sera un point à améliorer, « l'adaptation à la matière première reste à faire, la fragilité des pellicules étant plus importante qu'à Bordeaux ». Il reconnaît que cette machine serait un investissement conséquent, probablement la raison pour laquelle personne ne s'y est essayé en Champagne (« aucune structure ne pourrait se le payer... ». En attendant il se projette déjà sur le challenge de « rendre accessible le tri optique à tous les adhérents, pour cela il faudrait le rendre mobile ». Un véritable défi avec des capteurs sensibles aux vibrations et un matériel volumineux (trois mètres de haut).
Seule AOC pouvant assembler vins rouges et blancs pour produire des rosés, la Champagne voit cette gamme croître sans interruption (elle représentait l'an passé 9,7 % des ventes de champagnes en volumes et 11,,9 % du chiffre d'affaires selon le CIVC).
[Photos : CV-CNF (IsoPixel)]