es cépages réduits aux vins de distillation aux vins de cépages de Gascogne, il y a un pas qui a été franchi grâce à des « visionnaires du vignobles, le colombard porté par André Dubosc (union coopérative de Plaimont) et l'ugni blanc par Yves Grassa (domaine du Tariquet) » résume Alain Desprats, le directeur du syndicat des vins des Côtes de Gascogne (IGP depuis 2009). Un encépagement local complété par le gros manseng, puis l'implantation de cépages internationaux, sauvignon blanc et chardonnay, dans les années 1990. Le vignoble de Nouvelle-Zélande étant le modèle avoué des Côtes de Gascogne, il fallait bien ces armes pour gagner en résonance sur les marchés internationaux. En terme de surface, Alain Desprats précise que ces cépages « sont restés limités à 20 % du vignoble*. La tentation a été forte à une époque d'en planter plus (les ¾ du vignoble ont été restructurés en 20 ans). Mais notre dénomination est assise sur les cépages locaux. » Ainsi que sur une couleur : le blanc à plus de 80 % des volumes produits. Une orientation qui a toujours poussé les vins des côtes de Gascogne vers l'export. Avec aujourd'hui 70 % de sa commercialisation en volume, les marchés étrangers sont un débouché historique des côtes de Gascogne. « Si on remonte à vingt ans, on réalisait 90 % des ventes à l'export : on ne vendait quasiment pas une quille en France, ce n'est pas là qu'est le consommateur de vins blancs ! » s'exclame Alain Desprats. D'abord concentrés sur les pays d'Europe du Nord (Royaume-Uni , Allemagne, Pays-Bas, Belgique, pays scandinaves...), les opérateurs se sont déployés sur le grand export (notamment Amérique du Nord et Japon ces dernières années). Sans pour autant oublier le marché domestique, notamment dans les circuits traditionnels (8,3 millions de cols vendus sur l'année glissante se finissant en avril 2014), Tariquet étant particulièrement bien implanté à Toulouse et à Bordeaux, comme les vignerons de Plaimont en Bretagne. Avec le « message simple du plaisir immédiat après l'achat, nous avons comblé un vide » note Alain Desprats
Nés en 1974 d'une diversification du vignoble d'Armagnac (90 % des volumes de l'IGP sont produits dans le Gers), les vin de pays des Côtes de Gascogne ont connu une petite récolte en 2013, avec 639 500 hectolitres revendiqués (contre 710 000 hl en 2012) sur ses 130 000 hectares. Devant renouer avec une production normale (l'ODG prévoit une récolte de 700 000 hl), le millésime 2014 devrait permettre aux opérateurs de revenir à des niveaux de commercialisation en phase avec les attentes du marché. Les vendanges de sauvignon blanc ont commencé ce lundi, les chardonnay devraient rentrer à la suite et les premières grappes de colombard seront récoltées la semaine prochaine. « La pourriture grise menace, mais pour l'instant cela reste contenu » rapporte Alain Desprats, qui souhaite « une production équilibrée dans tous les vignobles », reconnaissant qu'il « tousse quand il y a de la surproduction en Languedoc-Roussillon ou en Charente, mais on tousse plus quand c'est le cas en Australie, en Californie ou en Nouvelle-Zélande... » 40 % des volumes d'IGP Côtes de Gascogne sont vendus en vrac.
* : le colombard pèse pour 50 % des surfaces, l'ugni blanc pour 15 % et le gros manseng pour 15 %.
[Photos : Vendanges en Gascogne, ODG Côtes de Gascogne]