près le gel en 2012 et la coulure en 2013, la Vallée du Rhône devrait renouer avec des quantités normales en 2014 !
Sur le déroulement de la saison végétative, Françoise Dijon, œnologue au service technique d'Inter-Rhône, explique : « l'hiver très humide avait permis de faire le plein de réserves d'eau avant un printemps très beau et très sec (on était à la limite de la sécheresse en juin) et la végétation a attaqué le printemps en trombe ! Le débourrement s'est fait très tôt, la floraison s'est déroulée dans des conditions idéales, la nouaison a été excellente, notamment au niveau des grenaches, que les vignerons ont particulièrement surveillés après 2013 ! Le nombre de grappes est normal et la charge régulière sur tous les cépages, y compris sur le grenache ! »
L'été frais a ralenti la maturation, avec une impression d'humidité trompeuse « Il y a eu 75 mm d'eau en juillet contre 109 en juillet 2013, pourtant les vignerons retiennent cette année comme un exemple d'été très humide alors qu'en terme de hauteur des précipitations il ne l'a pas été particulièrement. Mais il y a eu cette grisaille et ce mauvais temps qui a faussé les impressions, côté température on a 2°C de moins sur juin-juillet. En contrepartie, avec cet été frais, les vignes, dont le développement avait démarré en trombe au printemps et qui avaient trois semaines d'avance en début de campagne, n'ont plus qu'une semaine d'avance sur 2013, année tardive. Au 18 août on était à un niveau de maturité comparable au 26 août 2013. Avec des degrés normaux mais des niveaux d'acide malique élevés qui laissent une bonne réserve de maturation ».
« Les appellations seront à leur plein potentiel de rendement si tout va bien d'ici les vendanges qui vont débuter autour du 10 septembre dans les parties les plus méridionales, puis s'échelonner en remontant vers le Nord le long du Rhône. A quinze jours de commencer les vendanges, aujourd'hui il y a les grappes alors que l'an dernier on pleurait sur des souches vides après la coulure. La Vallée du Rhône a été relativement épargnée par la grêle en dehors d'épisodes malheureux qui sont restés très localisés. Le poids des baies est plus important de 15 à 20 % par rapport à l'an dernier et on attend pour la semaine prochaine le retour du beau temps et du mistral. Compte-tenu du fait qu'il n'y a pas encore beaucoup de sucre, la pression sanitaire reste maîtrisée et les trois semaines à venir vont fixer le millésime ».
[PHOTO : VITISPHERE]