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Coûte que coûte : en 2015, Jérôme Despey veut une assurance viticole aidée à 65 %
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Coûte que coûte : en 2015, Jérôme Despey veut une assurance viticole aidée à 65 %

Par Alexandre Abellan Le 25 août 2014
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Coûte que coûte : en 2015, Jérôme Despey veut une assurance viticole aidée à 65 %
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ouant les oracles pour les prochaines vendanges, Jérôme Despey annonce une production française s'élevant à 45,4 millions d'hectolitres de vin en 2014*, ce qui se situe dans la moyenne quinquennale souligne le président du Conseil Spécialisé Vin de FranceAgriMer. « Après deux récoltes excessivement basses (41,3 millions hl en 2012, 42,3 millions hl en 2013), on revient, et fort heureusement, à un niveau normal de production » soulignait-il lors de sa conférence de rentrée. Optimiste (peut-être même un petit peu trop, avouait-il, notamment sur le potentiel de production languedocien), il estime que le vignoble hexagonal « part sous de bons auspices pour la récolte 2014. Le moral est bon, avec le bémol des zones sinistrées par la grêle... » L'assurance récolte reste (avec la segmentation des vins français) le cheval de bataille de l'élu FNSEA, qui assène qu'en la matière, « l'inactivité est suicidaire ».

Si seulement 100 000 hectares de vignes (sur 800 000 en France) sont assurés, c'est faute « de produit assurantiel pour garantir le coup dur (perte de 15 à 20 % de la récolte par sécheresse, coulure, gel, grêle...), prenant en charge les frais fixes de l'exploitation (salaire, traitements, taille...) ». Convaincu qu'un produit couvrant les frais opérationnels pourrait servir de contrat socle incitatif (pour ne pas dire obligatoire), Jérôme Despey se dit surtout prêt à mettre à contribution « l'enveloppe de l'Organisation Commune du Marché viti-vinicole pour soutenir le taux d'aides publiques (aujourd'hui fixé à 65 %) ». Un appel fort pour mettre en place dès 2015 une assurance socle dans le vignoble, au moins à titre expérimental. Le complément apporté par l'enveloppe OCM vin n'aurait cependant pas vocation à se substituer à l'aide de l'Etat (qui passe par la Politique Agricole Commune), mais à garantir le taux de 65 % (les céréaliers ont vu cette année leur taux passé à 43,5 %). Une position déjà esquissée par Bernard Farges, le président de la CNAOC, qui nous confiait en juillet que le maintien du taux aidé était un prérequis indispensable à tout travail sur un contrat socle : « on ne joue plus, il faut que le sujet devienne un enjeu national de filières, quitte à faire des arbitrages ».

La consommation de l'enveloppe française de l'OCM vin inquiète d'ailleurs particulièrement Jérôme Despey, seulement 130 millions d'euros ayant été décaissés mi-août sur les 280,5 millions € à disposition : « il reste une petite marche importante à franchir avant le 15 octobre 2014... » Un autre dossier met également à mal la sérénité le viticulteur héraultais, celui de l'enrichissement. S'il n'a à ce jour pas connaissance de demande de chaptalisation par saccharose en Languedoc-Roussillon, il estime que « le débat s'est calmé car le prix des Moûts Concentrés Rectifiés a fortement diminué à (2,19 euros par degré.hectolitre cette année, contre 4,5 à 5 €/°.hl en 2013). Les disponibilités ont détendu l'atmosphère. » Ce qui s'apparente à un aveu d'échec pour la gestion de la filière. Regrettant que « l'on ne soit pas allés sur quelque chose de plus ambitieux », Jérôme Despey réitère sa demande de réintégrer les MCR dans le dispositif d'aides de l'OCM vin, pour espérer mettre en finir avec cette pomme discorde. Autre déception pour Jérôme Despey, la fin des prestations vinique actée cette semaine par le Journal Officiel : « c'est la première fois que l'administration ne suit pas l'avis de la filière... On a exprimé notre mécontentement, mais on savait que le ministère irait jusqu'au bout » (cliquer ici pour en savoir plus).

 

 

* : dans le détail, les prévisions de vendanges 2014 (estimées à partir des estimations du ministère et mis à jours à partir des retours de professionnels) donnent par bassins viticoles administratifs :

- Languedoc-Roussillon : 12 millions hl (-8 % par rapport à la moyenne quinquennale)

- Charentes : 8,5 millions hl (+1 %)

- Bordeaux : 5,5 millions hl (-1 %)

- Sud-Ouest : 3,45 millions hl (stable)

- Champagne : 3,20 millions hl (+17 %)

- Val de Loire : 2,8 millions hl (+1 %)

- Bourgogne et Beaujolais : 2,23 millions hl (-2 %)

- Alsace : 1,15 millions hl (+4 %)

- Savoie : 118 000 hl (+2 %)

- Jura : 81 000 hl (-5 %)

 

 

[Photo : Jérôme Despey ce 22 août à l'Arborial de FranceAgriMer]

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craoux Le 25 août 2014 à 10:04:20
Mr Despey n'a pas à être félicité pour la pseudo-pertinence (!) de sa pensée ... Il est seulement et basiquement pragmatique. Une enveloppe, pour "nos" éminents leaders, ça se consomme (quelle hauteur de vue !) et du coup, il suffit de trouver les clés du coffre ! Souvenons-nous que dès 2008 (OCM réformée, applicable dès camp 2008-09), la France aurait pu placer un dispositif "assurance récolte" dans son programme quinquennal. Mais, à l'époque, cette possibilité n'était pas jugée prioritaire .. La filière avait préféré continuer de claquer les financements UE sur 1/l'aide à la plantation (vous avez dit restructuration ? .. foutaise > ex : en quoi un changement de densité peut-il être assimilé à de la restructuration ? en quoi, la palissage avec 2 ou 3 fils releveurs est-il restructurant ? .. c'est désolant car on a financé avec de l'argent public la mise aux normes des Cahiers des charges, ce qui n'est en rien RESTRUCTURANT mais contribue en revanche à valoriser in fine les patrimoines des intéressés bénéficiaires), sur 2/ l'aide à l'investissement (est-il besoin d'aider à 40% les gros investissements dans les vignobles bankables ?), 3/ la promo (comment évaluer le retour ?), 4/ l'aide au MCR (n'eût-il pas été moins stupide et plus opérant de régler d'abord la question du cadre légal absurde autant qu'incompréhensible de l'utilisation du saccharose ?), 5/ l'aide aux PV. En 2014, j'observe que la réflexion, le débat s'organisent toujours et encore autour de cette question : les revendications syndicales, les propositions des professionnels se cantonnent à chercher l'apaisement à court /moyen terme de la base électorale (un mandat, une casquette, le statut de "notable", ça se gère ... ) alors qu'elles devraient alimenter la réflexion pour instaurer une vraie stratégie d'avenir.
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