ur la campagne 2013-2014, le vignoble charentais a expédié 155,5 millions de bouteilles pour un chiffre d'affaires de 2,2 milliards d’euros, respectivement -6,7 % et -10,2 % par rapport à la précédente campagne. Un recul en volume et valeur « à relativiser » pour Catherine Lepage, directrice du Bureau National Interprofessionnel de Cognac : « cela reste un chiffre d'affaires élevé et il faut voir que la répartition des expéditions s'équilibre ». L'interprofession souligne en effet que les expéditions de cognacs se sont harmonisés sur les grands bassins de consommation : 36,4 % en Amérique du Nord, 31,6 % en Extrême-Orient et 26,4 % pour l’Europe (ce qui laisse 5,6 % pour le reste du monde, y compris le marché domestique*). Une façon de préciser que la chute de la consommation chute ne verra pas se répéter la une crise qui s'était déclenchée après l'effondrement des importations japonaises.
Tiré par les Etats-Unis (54,1 millions de cols), le marché nord-américain a vu sa consommation de cognac bondir (+6 % en volume, +3 % en valeur), tandis que la consommation asiatique continue d'être plombée par le repli de la consommation chinoise (baisses globales de 20,9 % en volume et de 19,1 % en valeur, les déstockages se poursuivant), et que la situation européenne reste polarisée entre une hausse à l'Est et un repli à l'Ouest (globalement -4,7 % en volume, -11,7 % en valeur). Le BNIC note également que de nouveaux relais de croissance émergent en Afrique (Afrique du Sud et Nigéria notamment). Ce net recul met un terme à une série de trois campagnes records. « L'histoire du cognac se construit avec les marchés exports » estime Catherine Lepage, estimant « qu'après les dix dernières années de croissance continue il n'est pas anormal de voir une inflexion. Les professionnels du Cognac restent confiants dans le développement de la catégorie et poursuivent leurs investissements. » Une façon d'annoncer que le plan stratégique de la filière est maintenu, à commencer par le projet de planter 8 200 hectares supplémentaires (cliquer ici pour en savoir plus).
* : les cognacs représentent 0,5 % de la consommation française de spiritueux en volume, mais 67 % des exportations nationales (selon la Fédération Française des Spiritueux).
[Photo : BNIC]