'après les estimations de l'Union Générale des Travailleurs, 15 000 travailleurs saisonniers espagnols viendraient en France pour les prochaines vendanges, soit une hausse de 2 % par rapport à 2013. Pour le syndicat ibérique, cette légère augmentation ne serait pas tellement due à l'annonce d'une récolte plus importante (46,4 millions d'hectolitres de vins selon les prévisions à la fin juillet), mais tiendrait surtout à la volonté des employeurs français de réduire les volumes d'heures supplémentaires. Cité par AgroInformacion, le secrétaire général de l'UGT, Antonio Deusa, estimait, lors du conférence de presse à Madrid ce 5 août, que l'essentiel de cette main d'œuvre proviendrait d'Andalousie (10 900 saisonniers annoncés), les provinces de Valence, Murcie et Castille-La-Manche complétant le contingent.
Deux semaines après que l'UGT ait lancé sa tournée nationale de présentation de leurs droits aux saisonniers espagnols (salaire minimum, temps de travail, cotisations, etc.), le discours semble s'être infléchi. Il n'est plus centré sur une hausse du besoin en main d'œuvre, et déconseille désormais aux saisonniers de se rendre en France s'ils n'ont préalablement pas de contrats. Le secrétaire de la section UGT de Grenade (Andalousie), Fernando Lahoz, a ainsi prévenu que le marché français de l'emploi saisonnier « était saturé, avec toutes les offres couvertes » rapporte AgroInformacion.
Secrétaire de la politique sociale de l'UGT, Jesús Acasuso précise que le profil des saisonniers espagnols a changé suite à la crise. On y trouve de plus en plus de jeunes (24 %), tandis que plus de la moitié des vendangeurs espagnols venant en France sont désormais des hommes (53 %), conséquence directe de la crise touchant le secteur du bâtiment. Généralement recrutés par des entreprises d'intérim, ces saisonniers cumulent de plus en plus les récoltes (oranges, melons...) et réalisent en moyenne 20 à 25 jours de vendanges (ceux cumulant terroirs précoces et tardifs dépassent cependant les 40 jours).
[Photo : Estampa de septiembre par José Ramón Luna, EnTomelloso]