arquant les 350 ans d'existence du vin en Afrique du Sud, Siobhan Thompson (directrice opérationnelle de Wine of South Africa) estimait, à l'occasion de la réunion annuelle de VinPro ce 6 août à Paarl, « qu'alors que l'Afrique du Sud est toujours considérée comme un pays du Nouveau Monde Viticole, nous sommes aujourd'hui entre deux catégories ». Un sentiment qui trouve probablement ses origines dans l'émergence toute récente de l'Afrique du Sud sur le marché international des vins : en vingt ans, le pays est passé de 220 000 hectolitres de vins exportés à plus de 5 millions hl. Sorti de son isolation après la fin de sa politique ségrégationniste (l'apartheid ayant été aboli en 1991), l'Afrique du Sud a également diversifié ses marchés, passant du client quasi unique qu'était le Royaume-Uni (l'ancienne force coloniale) à un panel de 139 pays.
Sur l'année mobile se finissant en juin 2014, l'Afrique du Sud a exporté 4,74 millions hectolitres de vin. Sa première destination reste le Royaume Uni (avec 23,4 % des volumes pour 1,11 millions hl), suivi par l'Allemagne (894 000 hl), la France (329 000 hl), la Russie (319 500 hl), la Suède (289 400 hl), les Etats-Unis (242 000 hl), les Pays Bas (220 000 hl), le Canada (188 000 hl), le Danemark (184 000), la Belgique (92 000)... Le Royaume-Uni reste premier marché pour vins embouteillés et en vrac (+10 % sur la période). La part du vrac dans les expéditions sud-africaines ne cesse de croître, s'élevant à 66 % en 2013 (contre 63 % en 2012). Sur l'année 2013, l'Allemagne était le premier acheteur de vins sud-africains non conditionnés (780 000 hl, +26 %), suivi par le Royaume-Uni (710 000 hl, +16 %), la Russie (350 000 hl, +17 %), la France (340 000 hl, +197 %), les Etats-Unis (220 000 hl, +57 %) et l'Italie (150 000 hl, +150 %).
Le cours moyen du vrac sud-africain s'est stabilisé à 669 rands/hectolitre (soit 47 euros/hl) ce qui reste stable par rapport au prix moyen de l'an passé (qui avait enregistré une forte chute après 2010 et 2011, où le cap des 700 R/hl était largement dépassé). « Il y a une tendance à l'augmentation des exportations en vrac, l'embouteillage dans le pays de consommation pouvant être un avantage compétitif dans les tarifs et l'approvisionnement pour de grands groupes de supermarchés » commente Siobhan Thompson, qui ajoute « que la croissance de 2013 est essentiellement dû aux mauvaises vendanges européennes de 2012. Les fortes demandes françaises et italiennes en résultent. »
[Illustration : WoSA]