lors qu'en France la DGCCRF veille au respect des règles de concurrence dans le vignoble français, c'est à dire « à ce que les opérateurs ne mettent pas en place de manière directe ou indirecte des prix minimum », la création d'un « environnement concurrentiel sain et dynamique, dans l’incertitude des décisions prises par ses concurrents » n'est pas à l'ordre du jour en Argentine. Crise inflationniste oblige (accentuée par la récente mise en défaut de paiement du pays), les vignerons argentins demandent un encadrement des prix de ventes des vins. Soutenu par l'Association des Producteurs de l'Oasis Est de Mendoza (APROEM) et l'Association des Vignerons Indépendants de San Juan, ce projet a pris la forme d'une proposition de loi, imaginant la création d'un organisme fixant le prix minimum des raisins, moûts et vins d'Argentine en fonction de leurs coûts production. Se réunissant tous les six mois, cette commission se baserait sur le modèle de l'Institut National du Maté (Instituto Nacional de la Yerba Mate). Le projet est actuellement étudié par les membres du Congrès Argentin.
Promoteur du dispositif, Gabriela Lizana (APROEM) confiait au quotidien Los Andes que depuis la dérégulation du marché viti-vinicole argentin dans les années 1990 « a éclaté le pouvoir coercitif de l'Etat dans des entreprises qui ont pris des positions d'oligopoles et sont en mesure de fixer les prix et d'accentuer le processus d'accumulation des richesses au détriment des premiers maillons de la chaîne ». Les caves coopératives argentines (ACOVI) soutiennent également cette demande.
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