e Programme de Développement Rural Hexagonal (PDRH) ou « second pilier » de la PAC a accompagné la politique française en matière d'agriculture sur les sept années écoulées entre 2007 et 2013. Le prochain dispositif d'accompagnement consiste en un cadre national au sein duquel s'inscrit un ensemble de 27 programmes régionaux appelés Programmes de Développement Rural Régional ou PDRR. Ils sont actuellement en cours d'élaboration et s'appliqueront de 2014 à 2020, gérés par les Conseils Régionaux et les Directions de Régionales l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt. Ils regrouperont les aides européennes au développement et aux évolutions structurelles du secteur agricole, et seront co-financés par le Fonds Européen Agricole de Développement Rural (FEADER) et les fonds nationaux (Etat, collectivités territoriales, agences de l’Eau, etc.). Les mesures visant à « améliorer la prise en compte de l’environnement dans l’économie rurale » ou Mesures AgroEnvironnementales (MAE), inquiètent aujourd'hui le syndicat des producteurs de vins bio du Languedoc-Roussillon, SudVinBio.
En effet, au vu des possibles orientations retenues par le Conseil Régional du Languedoc-Roussillon et la DRAAF- LR, certaines MAE viticoles entrent en conflit avec des aides spécifiques à l’agriculture biologique car le montant des aides consenties pour les appliquer est supérieur à celui des aides à la conversion à l'agriculture biologique, « en contradiction avec la volonté affichée par le plan « Ambition Bio 2017 » d'encourager considérablement la production et la consommation de produits biologiques dans notre pays », note Patrick Guiraud, président du syndicat SudVinBio. En outre, les aides au maintien en bio ne seraient plus accordées aux vignerons bio que pour 5 ans maximum, « on pénalise ainsi les pionniers de la viticulture bio, les premiers à y avoir cru et qui ont initié le mouvement en région. En même temps on crée des disparités qui vont déstabiliser le marché et qui vont à l'encontre du développement de la bio », commente Patrick Guiraud.
Enfin, les vignerons bio ne seraient pas éligibles à certaines MAE viticoles, en particulier celle qui encourage l'adoption de la confusion sexuelle, « au motif que ce n’est pas une modification de leurs pratiques », précise Patrick Guiraud, « or la confusion sexuelle est une pratique autorisée en AB mais non obligatoire, elle a un coût élevé et n'est efficace que si elle est mise en œuvre sur une surface suffisante. Pour toutes ces raisons, les vignerons bio devraient pouvoir bénéficier de cette MAE au même titre que les conventionnels ». « Les politiques européennes et régionales doivent aider et non pas pénaliser le développement de la viticulture bio », conclue Patrick Guiraud, « Nous avons moins besoin aujourd'hui, pour le développement harmonieux du marché de la bio, de convertir des producteurs conventionnels que des consommateurs conventionnels. L'acte de consommation de produits issus de l'agriculture biologique (au-delà du vin) est depuis longtemps un acte engagé pour des consommateurs avertis, déjà sensibilisés et pour ainsi dire engagés eux aussi. Au sein du grand public, moins informé des implications de la démarche bio, nous devons toucher, informer des consommateurs pour les convertir à l'acte de consommation de l'agriculture biologique, pour le respect de l'environnement, de la ressource en eau, de l'emploi... Cette démarche ne ressortira pas d'un plan régional de développement rural, il doit faire l'objet d'une démarche nationale de communication et de promotion mise en œuvre par l'Agence Bio pour un budget de 10 ou 15 millions d'euros, qui trouverait sa place dans le plan Ambition 2017 du ministère de l'Agriculture et son enveloppe de 160 millions d'euros. »