Depuis 1953, on n'avait plus vu ça dans l'Hérault ! » rapporte Giovani Varelli, pépiniériste à Monteux alarmé par la vague de sécheresse qui touche le Languedoc-Roussillon depuis le début d'année (sur une zone allant de Montpellier à Narbonne, avec un couloir dans l'Aude). Il y a 60 ans, « on avait aussi planter de jeunes ceps dans des terrains au printemps, et à l'automne il n'y avait même pas de bois pour tailler. S'il n'y a pas d'arrosage on peut craindre les mêmes conséquences cette année » alerte le président du Syndicat des Pépiniéristes Viticoles du Vaucluse. Face à cette sécheresse exceptionnelle, la Fédération Française de la Pépinière Viticole vient d'appeler les vignerons languedociens à la vigilance, leur conseillant « de maintenir un arrosage régulier (tous les 15 jours) des jeunes plantiers (3 litres d'eau par pied) ».
Le but de ces mesures d'urgence est de permettre « au plant d'avoir une pousse conséquente (au moins 30 centimètres) pour s'aoûter et produire du bois » précise Giovani Varelli, qui s'attend déjà à de plus fortes difficultés de reprises qu'à l'accoutumée. Ces conditions climatiques menacent également les vignes adultes, on rapporte ainsi en Hérault des arrêts de croissance (avec des « relevages qui n'ont pas pu être effectués étant donnée la faible poussée » souligne la FFPV). Il est à noter que la contrainte hydrique s'est cependant atténuée depuis le début juillet, ou la fraction d'eau disponible était à un niveau particulièrement bas selon la plate-forme WALIS de l'IFV (cliquer ici pour en savoir plus sur cet outil). Mais « malgré les pluies survenues début juillet dans le Languedoc, il ne faut pas baisser la garde » conclut la FFPV.
[Photo : Advini]