près une longue (et parfois houleuse) gestation, l'arrivée à terme du plan stratégique de la filière vin était une délivrance pour les représentants de la filière, se pressant soulagé autour du nouveau né (cliquer ici pour en lire les 73 mesures). Un apaisement pour tous, sauf (au moins) un : Michel Chapoutier. En tant que président de l'Union des Maisons et Marques de Vin (UMVIN), le négociant rhodanien n'a pas pu s'empêcher de douter de la viabilité de ce plan à horizon 2025. « Si on n'avance pas, cela voudra dire que le plan, à peine présenté, est déjà enterré ! » estime-t-il d'emblée, s'inquiétant que la présentation au ministre de l'Agriculture du plan (« un constat et une stratégie de développement des parts de marché à l’exportation, ainsi que la reconquête du marché des vins de base « industriels» ») ait été cannibalisée par un énième débat sur « l'enrichissement et les plantations, notamment pour les Vins Sans Indication Géographiques ».
Un retour à la case départ qui exaspère visiblement Michel Chapoutier. Il appelle de ses voeux que « le choix d'une offre française large, sur l'ensemble des segments »* soit désormais retranscrite en actes. Par son biais, l'UMVIN attend donc de pouvoir juger sur pièces. Il apparaît cependant difficile de passer l'été à l'écart des débats sur la chaptalisation (la circulaire ministérielle reconduisant finalement le système de l'an passé) et la gestion des droits de plantation (suspendue au décret d'application de la Commission Européenne).
* : « sans rien abandonner de notre savoir-faire, mais sans rien s'interdire a priori... » ajoute-t-il.
[Photo : Webinar de Michel Chapoutier sur la colline de Tain l'Hermitage (Vitabella)]