'après les derniers chiffres établis par les Douanes (et parus au Jounal Officiel de la République Française), le vignoble français a produit 42,51 millions d'hectolitres de vins en 2013, en légère baisse de 0,3 % par rapport à la récolte déjà historiquement basse de 2012. La catégorie des vins d'appellation (AOP) accuse une nouvelle chute de sa production à 19,75 millions hl (-5 %), principalement due aux replis des vendanges d'Aquitaine (-27 % à 4,40 millions hl), de Vallée du Rhône et de Provence (-8 % à 3 millions hl), d'Alsace (-13 % à 981 000 hl), du Sud-Ouest (-27 % à 430 000 hl)... Même si certaines reprises atténuent cette tendance, avec des hausses importantes pour les vendanges champenoises (+30 % à 2,58 millions hl) et ligériennes (+23 % à 2,38 millions hl). Pour 2013, les vins à Indication Géographique Protégé (IGP) affichent une légère croissance (+4,2 % à 12,08 millions hl), grâce à la hausse e la production languedocienne (+8 % à 9,30 millions hl). Les vins aptes à la production d'eaux-de-vie et les vins sans Indication Géographique affichent également des hausses notables (respectivement +3 % à 7,58 millions hl et +2,4 % à 2,27 millions hl). Des « petites progressions qui sont loin d'être pléthoriques, ce sont plutôt de petites reprises » tempère Philippe Janvier (service des études économiques de FranceAgriMer).
Remise dans la perspective de la décennie passée, cette dernière vendange confirme une tendance à la décroissance de la production française de vins. De 2004 à 2013, 48,2 millions hl de vins ont été production en moyenne, en baisse de 13,5 % par rapport à la période 1994-2003 (baisse accentuée par la lignée des petites vendanges de 2008, 2012 et 2013). De multiples causes peuvent être à l'origine de cette décroissance : « des effets structurels suite à la reprise des programmes d'arrachage [sur la période 2004-2013 : 66 000 hectares ont été arrachés], la multiplication des événements météorologiques et climatiques [grêles, gels, coulure, millerandage...] » avance Philippe Janvier (service des études économiques de FranceAgriMer).
Résultat, les rendements sont, cahin-caha, globalement orientés à la baisse : passant en une décennie de 111 à 108 hl/ha pour les vins aptes à la production d'eaux-de-vie (-2,7 %) et de 52 à 48 hl/ha pour les AOP (-7,7 %). Les IGP affichent cependant un hausse de leurs rendements : de 67 à 69 hl/ha (+3 %). Il est à noter que le repli de la production nationale semble se faire au dépens de toutes les catégories produites, la répartition par segment restant globalement constante ces deux dernières décennies (à 46 % d'AOP, 28 % d'IGP, 17 % d'eaux-de-vie et 9 % d'autres vins entre 2004 et 2013).
[Photo : grappe de malbec sur les terrasses de Cahors (juin 2014)]