i le prix de vente moyen d'un hectare de vignes d'appellation bordelaise affiche une croissance de 25 % depuis l'an 2000, cette évolution globale cache deux tendances nettement différentes : une nette hausse pour certaines AOC communales et une lente érosion pour le reste (et le gros) du vignoble. S'arrêtant sur ce marché foncier à deux vitesses, la dernière note de l'Agreste estime que cette nette déchirure s'est amorcée au début des années 2000. Les experts du ministère ont isolé cinq appellations « prestigieuses » qui ont particulièrement impacté les résultats moyens en voyant leur prix moyen tripler depuis l'an 2000 (l'hectare se fixant à 810 000 euros, et semblant stagner après le pic de croissance de 2006, voir graphique). Ces cinq AOC sont essentiellement médocaines (Margaux, Saint-Julien, Saint-Estèphe et Pauillac), mais la rive droite est présente grâce à Pomerol. Le reste du vignoble a globalement vu ses prix suivre une tendance déclinante depuis 2002, et connaissant une légère inflexion depuis 2010. Une tendance à la stabilisation illustrée par les vins blancs liquoreux : 50 000 €/ha pour les Sauternes (-70 % depuis 1991), 20 000 €/ha pour les liquoreux de la rive droite et Cadillac-Côtes de Bordeaux (globalement stable).
Les experts nuancent cependant le tableau en précisant que d'autres AOC bordelaises ont su se montrer attractives, comme Pessac-Léognan (450 000 €/ha en 2013, +164 % depuis 2010), tout en ajoutant que ces prix « seraient tirés vers le haut par certains grands crus,et plus sensibles à la conjoncture économique ».
[Illustration : Evolution en base 100 du prix moyen des vignes bordelaises AOC depuis l'an 2000 (SAFER-AGRESTE)]