ors Champagne, le prix moyen d'un hectare de vigne d'appellation s'est fixé à 60 000 euros/hectares en France l'an dernier, sachant qu'un hectare de vignes AOC s'échangeait 12 000 €/ha en Languedoc-Roussillon et 230 000 €/ha en Bourgogne (pour 1,08 millions €/ha en Champagne).Ayant augmenté de 75 % depuis 1991, la hausse du prix moyen des vignes recouvre, sans surprise, aussi bien de très fortes hausses des cours (qui ont doublé en Corse), que des croissances notables (+50 % en Alsace, Aquitaine, Beaujolais, Bourgogne, Cognac, Jura et Savoie), ainsi que des stabilités (Languedoc-Roussillon, Vallée du Rhône) et des replis (Sud-Ouest). Dans sa dernière note de synthèse, l'Agreste note que ce sont plus généralement « les appellations les plus prestigieuses tirent les prix des vignes à la hausse ». Ainsi les grands crus de Côte d'Or affichent un prix moyen de 4 millions €/ha alors que l'AOC régionale « progresse modérément à 34 000 €/ha en 2013 ». Il en est exactement de même en Vallée du Rhône (entre des AOC comme Côte Rôtie et Bandol par rapport à l’appellation Côte du Rhône), Gironde (Pomerol, Margaux, Saint-Julien, Saint-Estèphe et Pauillac jouant les big five)
Se penchant sur les raisons des fluctuations des prix de la vigne, les experts de l'Agreste soulignent que si les taux d’intérêt les expliquaient bien jusqu'au début des années 2000 (notamment avec la baisse des taux de 1995, suivie d'une vague d'investissements), ce n'est désormais plus le cas (« entre 2003 et 2005 notamment, les taux d’intérêt et le prix des vignes se sont simultanément repliés »). Ce sont le cours des vins et le revenu des propriétés viticoles qui semblent désormais corréler les évolutions du prix des vignes, même si les contre-exemple abondent : les prix des vignes du Beaujolais, de Cahors et des Côtes du Rhône ne se sont pas redressés malgré la hausse du cours des vins, le prix des vignes du Haut-Médoc suit les évolutions des cours avec un retard de trois ans...
[Illustration : Terrasses viticoles du Quercy]