elées jusqu'au 3 juin, les modalités de gestion des domaines internet ''.vin'' et ''.wine'' devraient très prochainement être fixées par l'organisme intergouvernemental de gestion des noms de domaines web, l'ICANN, qui devrait probablement opter pour la délégation sans condition de ces nouveaux domaines. Si tel était le cas, trois pays (Australie, Nouvelle-Zélande et surtout Etats-Unis) auraient réussi à contre-balancer la mobilisation de 34 nations d'Europe et d'Amérique Latine prônant le respect des Indications Géographiques afin d'éviter tout phénomène de cyber-squatting sauvage et de mise aux enchères féroce.
Interpelé ce 27 mai sur le sujet de la « la mainmise américaine sur l’internet » par le député Patrice Martin-Lalande (Loir-et-Cher, UMP), le ministre du redressement productif et du numérique Arnaud Montebourg a estimé que le dossier des domaines en ''.vin'' et ''.wine' « est emblématique des insuffisances du cadre actuel », ajoutant que « les décisions de l’ICANN ne doivent pas être prises au mépris des règles de droit édictées par les États souverains ». Annonçant travailler avec d'autres gouvernements à « la rénovation en profondeur du modèle de l’ICANN et de sa gouvernance », le ministre souhaite notamment que l'instance intergouvernementale de l'ICANN (GAC) ne se contente plus « d’un statut purement consultatif » . En mars dernier, le GAC conseillait au Conseil d'Administration de l'ICANN de reconsidérer la délégation des gTLD et « d'encourager la poursuite des négociations entre les candidats et les professionnels, en vue de parvenir à un accord sur la question ».
Relevé par la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d'Origine Contrôlées (CNAOC), cette intervention ministérielle est la première de parole d'Arnaud Montebourg sur le sujet.
[Illustration : Arnaud Montebourg ce 27 mai lors des questions parlementaires, Assemblée Nationale]