es millésimes 2011, 2012 et 2013 ont marqué des records de petites récoltes en Bourgogne. Dans ce contexte de faibles disponibilités (les stocks ont fini par s'épuiser), le prix reste la dernière variable d'ajustement alors que la demande progresse, tout comme les coûts de productions, entre pertes de récoltes et hausse des prix des matières sèches. Le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) présente un tableau de bord du mois de mai qui illustre la prise en tenaille des professionnels bourguignons « entre pérennité de leurs entreprises et satisfaction des consommateurs », alors que les opérations de conquête à l'export se heurtent aux faibles volumes disponibles
Vrac : pas de répercussions « telles quelles » sur les prix bouteille. Les petits volumes disponibles impactent en premier lieu les transactions entre négoce et viticulture. Sur les 8 premiers mois de la campagne 2013/1014, elles sont en baisse de 3 % et de 7,6 % sur la moyenne des 5 dernières campagnes. En tout, les sorties de propriété reculent de 6 % en volume (cumul 8 premiers mois de campagne : août 2013 à mars 2014 / août 2012 à mars 2013). Les prix grimpent, en contrepartie, mais, rappelle le BIVB, « Il est évident que les hausses du prix du vrac ne seront pas répercutées telles quelles sur le prix de vente des bouteilles, contrairement à ce que l’on a pu entendre ou lire. »
A l'export : la hausse des prix compense la baisse des volumes. Sur le premier trimestre 2014, à l'export, les vins de Bourgogne reculent de 12,2 % en volume (par rapport à la même période 2013) mais progressent de 1,1% en valeur. Sur les principaux marchés de la Bourgogne, les baisses en volumes (USA : -13,8 % ; UK : -27,5 % ; Japon : -11 %) sont beaucoup plus importantes qu'elles ne le sont en valeur (respectivement -0,6 %, -6,8 % et -7,8 %). On note que la Belgique et la Suisse sont stables (+0,7 % et +0,6 % en volumes). La baisse ou la stabilité de ces marchés historiques et mûrs est compensée par des progressions à deux chiffres en Chine continentale (+10,5 % en volume et +28,2 % en valeur), en Norvège (+20,4 % en volume et +29,7 % en valeur grâce à de nouveaux référencements auprès du monopole norvégien Vinmonopolet) et en Suède : +0,9 % et +10,8 % où les référencements existants ont affiché des prix en hausse. Si la Bourgogne peut afficher des progressions homogènes entre volumes et valeur sur de nouveaux marchés où elle est en phase de conquête, le manque de disponibilités handicape son développement, notamment en Asie, où le BIVB a de nombreuses opérations prévues de mai à juillet, de Vinexpo à Hong Kong à Tokyo en passant par Beijing, Shanghai mais aussi la Corée ou Taïwan, dans le cadre de salons ou d'opérations sur la thématique « One Moment, One Bourgogne Wine ».
En France : stabilité relative. Le marché français se caractérise par une stabilité d'ensemble. En grande distribution les volumes progressent de 1 ,1 % en volume et davantage en valeur, portés par le Crémant de Bourgogne qui reste sur une tendance haussière observée en 2013 (+3,4 % et + 4,5 % sur 2013 / 2012 en prix de vente moyen rayon). Sur les circuits français traditionnels, les vins de Bourgogne surperforment « un marché global plutôt atone », note le BIVB, qui constate que « les vins de la Bourgogne sont de plus en plus référencés sur les cartes des vins de la restauration gastronomique ».
[Illustration : BIVB]