Si la Russie fait beaucoup parler d'elle politiquement, la filière du vin a tendance à la sous-estimer » estime Graham Holter, directeur de la publication pour Wine Intelligence, à l'occasion de la publication d'un rapport (payant) sur ce marché, « estimé à 6 millions de consommateurs de vins réguliers rien que dans les villes de Moscou et Saint-Pétersbourg ». Ce rapport se base sur deux sondages en ligne, réalisés en 2012 et 2014, auprès de panels de 700 citadins russes consommateurs de vins importés. Il y a deux ans, 29 % des sondés déclaraient consommer au moins deux fois dans la semaine un vin étranger, ils sont désormais 40 %. Ce développement de la consommation va de paire avec une meilleure perception des vins, et notamment de leur prix de vente. 51 % des enquêtés classent le vin dans la catégorie des « boissons chères », contre 62 % en 2012. Cette meilleure impression conforte les consommateurs russes, qui se disent prêts à essayer de nouvelles appellations, expérimenter de nouvelles marques... D'après les panels, le portrait robot du vin importé est léger et doux pour les vins tranquilles (tendance portée par le développement de la consommation de rosés et muscats).
« Les consommateurs de vins se détachent des boissons russes traditionnelles, vodka et bières » ajoute Graham Holter, « ce qui ressemble à un terrain fertile pour les exportations de vins, tout en étant prudent ». Le bureau moscovite d'Ubifrance rappelle en effet qu'à condition d'en « saisir les spécificités et les complexités, le marché russe présente un fort potentiel pour les exportateurs français de vins et spiritueux de qualité ». D'après les dernières statistiques de l'OIV, la Fédération de Russie aurait consommé 12,7 millions d'hectolitres de vins en 2013 (+1 % par rapport à 2012).
[Illustration : WineIntelligence]