ors du point de conjoncture de l'OIV, le point sur l'évolution de la consommation mondiale de vin a été marqué par un tableau sur la consommation européenne qui a de quoi inquiéter. La tendance est à la baisse de la consommation en Europe, portée par la baisse de la consommation dans les pays traditionnellement producteurs (France, Italie, Espagne) alors que d'autres pays progressent (et notamment l'Allemagne, qui consomme 20 Mhl en 2013). Cette tendance à la baisse générale était renforcée depuis 2012 par un très faible niveau de production globale qui a pesé sur la consommation mondiale de la fin de l’année 2012 mais surtout celui de l’année 2013.
On peut toutefois s'étonner de lire que le recul de la consommation européenne (2,9 Mhl) repose essentiellement sur la France, où la consommation reculerait de 2,1 Mhl (à 28Mhl), et l'Italie (-0,8Mhl à 22 Mhl), parmi les consommateurs en recul, l'Espagne suit loin derrière (- 0,2 Mhl à 9 Mhl). La France et l'Italie seraient donc responsables de la baisse de la consommation de vin en Europe, alors que, sans elles, le bilan européen s'équilibrerait ? Comment expliquer un dévissage de 2 millions d'hectolitres pour la France, sans commune mesure avec les chiffres des autres pays du monde, à la hausse comme à la baisse ?
Selon l'OIV : « Il n’existe pas une raison précise. Les données provisoires de 2013 montrent effectivement une fois de plus une baisse de la consommation en France. Cette baisse suit une tendance généralisée qui se vérifie dans les principaux pays producteurs de vin européens. Elle doit être commentée dans un contexte plus général d’évolution tendanciel qui montre une diminution de la consommation en France dans les 5 dernières années. D’autre part, elle est due aussi à un ajustement des données statistiques. »
On peut espérer que l'ajustement statistique a induit un biais très défavorable à la France et que l'évolution réelle de sa consommation se rapproche plutôt de la courbe italienne.
[Photo : Robert Doisneau]