Aménagement et expérimentation », tels sont les deux mots d'ordre du nouveau plan de lutte bourguignon contre la flavescence dorée si l'on en croit le dernier bulletin du collectif Stop Flavescence Dorée Bourgogne. Préférant ne pas s'attarder sur le retentissant procès du vigneron Emmanuel Giboulot, les représentants du vignoble placent ce dispositif sous le signe de la concertation entre les services de l'Etat (FREDON, SRAl-DRAAF...) et les organisations professionnelles (Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne, Confédération des Appellations et Vignerons de Bourgogne...). Ils soulignent également la réflexion collective à l'origine de ce dispositif régional, basé sur « l’analyse de risque sanitaires d’après les résultats de la campagne 2013 ». Organisée par la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles, les prospections ont abouti sur « la découverte de cas multiples sur le secteur de Mercurey et de pieds isolés dans le sud de la Côte de Beaune » (constat de l'arrêté préfectoral de Côte d'Or) et des « résultats positifs […] sur des échantillons prélevés du sud jusqu’au nord du département [à l'exception du] Couchois, dans une zone centre ouest du vignoble » (conclusions de l'arrêté préfectoral de Saône-et-Loire). Publiés la semaine dernière, les deux arrêtés préfectoraux organisant la lutte contre la flavescence dorée et son vecteur (la cicadelle Scaphoeideus titanus) se basent sur ces observations et sur « les allègements de traitements insecticides demandés par la CAVB et le souhait de mise en place d’une zone expérimentale ».
Pour 2014, le zonage de la lutte insecticide en Côte d'Or et en Saône-et-Loire a été découpé en trois secteurs. Les communes ayant présenté des foyers multiples de flavescence, ainsi que les communes voisines, sont classées dans la zone à trois traitements insecticide, mais les vignerons peuvent demander « après vérification de l’efficacité des deux premiers traitements, tant en viticulture biologique que conventionnelle, une dispense pour le troisième traitement ». Dans le cas où seuls des pieds isolés ont été trouvés dans une commune (ou dans une commune voisine), « la stratégie repose tant en viticulture biologique que conventionnelle sur l’application de deux traitements insecticides visant les larves ». Au sein de ce secteur, une sous-zone pourra, à titre expérimental, bénéficier d'une dérogation pour le deuxième traitement, « après vérification de l’efficacité du premier traitement tant en viticulture biologique que conventionnelle ». Pour les autres commune (« Couchois, Hautes Côtes de Beaune et zone centre ouest du vignoble, Bouzeron »...), aucun traitement ne sera obligatoire en 2014. Les travaux de prospection restent cependant primordiaux souligne la préfecture de Saône-et-Loire, qui précise que « cette évolution dans les stratégies insecticides, n’est concevable que si la surveillance du vignoble tant pour la cicadelle vectrice que pour la maladie elle-même est maintenue ».
Il est également à noter que l’unité de Beaune de l'Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) va expérimenter dès cette année les effets du non-traitement contre la cicadelle dorée sur sept parcelles, dans le cadre d'une étude de « biodiversité fonctionnelle : effet de l’environnement paysager d’une parcelle de vigne sur le niveau de régulation naturelle de ses ravageurs ».
[Illustration : Cartographie des communes bourguignonnes du Périmètre de Lutte Obligatoire contre la flavescence dorée ; Préfecture de Saône-et-Loire]