e projet de classement de certaines parcelles en Premier Cru de Pommard en appellation Grand Cru se précise. Le dossier a été transmis à l’INAO à l’automne 2013, rappelle le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne dans une récente lettre d'information sur son site flambant neuf. C'était juste avant les vendanges, précise le BIVB, pour que les climats Les Rugiens, les Epenots et le Clos des Epeneaux (monopole du Comte Armand) .
Dans le même temps, à Nuits-Saint-Georges (qui en compte encore aucun Grand Cru) une demande similaire est en cours d'instruction depuis juin 2013 pour le Premier Cru Les Saint-Georges, à l'initiative d'une association créée en 2011 par Grégory Gouges et Thibault Liger-Belair, qui possèdent tous deux des vignes sur ce cru. Dans le cas du cru Les Saint-Georges, il s'agit de « réparer un oubli de l'Histoire », précise Laurent Giotti dans son blog, Henri Gouges, important propriétaire sur ce climat et artisans aussi zélé que vertueux des appellations d'origine contrôlées, aurait élégamment choisi d'omettre de promouvoir Les Saint-Georges en Grand Cru en 1936 à la création de l'appellation.
On suppose à Pommard que la même délicatesse aurait poussé le marquis d'Angerville à ne demander aucune reconnaissance de Grand Cru dans cette appellation à sa création.
Les deux dossiers sont donc en cours d'instruction, nourris d'études historique, économique et géo-pédologique (menée par le Groupement d’études et de suivi des terroirs) requises par l'INAO pour instruire une demande de classement en Grand Cru.
« Les recherches ont mis en évidence que ces parcelles ont toujours été identifiées comme les meilleures de l’AOC dans les différents classements établis ces 250 dernières années », note Aubert Lefas, vigneron à la tête de la commission qui mène le projet. L’étude économique a révélé que, sur les 50 dernières années, les prix de ces vins étaient significativement supérieurs à ceux des autres Premiers Crus de Pommard : 50 à 60 % pour les Rugiens et 40 % pour les Epenots en moyenne.
La démarche ne fait pas l'unanimité, notamment du côté de l’Union des Grands Crus, où des voix se sont faites entendre, avant le dépôt des demandes de Pommard et de Nuits-Saint-Georges, pour exprimer des craintes de voir l'excellence liée à la notion de Grand Cru diluée avec l'arrivée de nouveaux membres. Son président, Louis-Michel Ligier-Belair s'était exprimé en ce sens dans le numéro 105 de Bourgogne Aujourd'hui dès 2012.
[ Sources : BIVB, Bourgogne Aujourd'hui, hospices-beaune-lelivre.over-blog.com
Photo : le village de Pommard, Crédits : BIVB / MUZARD J.P. ]